Le Phédon

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

A.-M. BEAUDELOT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De tous les dialogues de Platon, disciple et ami de Socrate (IVe siècle avant notre ère), peut-être même de tous les ouvrages de l’antiquité, le Phédon est celui dans lequel les questions relatives à la nature et à la destinée de l’âme sont traitées le plus à fond.

La position des interlocuteurs, le lieu et les circonstances de la scène ajoutent à l’intérêt du débat et le rendent plus solennel ; il est entouré de quelques-uns de ses disciples et il s’entretient avec eux pour la dernière fois : ou plutôt Socrate a cessé de vivre, il a subi la sentence inique portée contre lui par les Athéniens, et Phédon, son disciple, qui était présent à sa mort, raconte à d’autres disciples du sage philosophe ses dernière paroles et sa fin.

Tel est le plan de ce célèbre dialogue de Platon universellement admiré par toutes les générations de poètes et de philosophes qui ont illustré l’esprit humain.

Le jour fatal arrivé, plusieurs disciples de Socrate se réunissent dans sa prison. Platon, alors malade, n’avait pu se joindre à eux. Socrate avait conservé sa sérénité et son enjouement habituels. Quelques paroles furent échangées sur le devoir que nous avons tous de ne pas quitter la vie contre la volonté de Dieu, c’est-à-dire avant que Dieu lui-même ne nous en retire. Puis l’objet de l’entretien s’agrandit.

Quels sentiments un homme qui a passé sa vie dans l’étude de la philosophie doit-il éprouver à l’heure de la mort ?

Il doit être plein de confiance, répond Socrate ; il doit fermement espérer que dans une autre vie, il trouvera le bonheur. Les motifs raisonnables de cet espoir, les voici :

La mort consiste dans la séparation du corps et de l’âme ; mais séparer l’âme du corps, n’est-ce pas le but de la philosophie ? La philosophie ne consiste pas à rechercher les plaisirs sensibles, ni les biens extérieurs, mais à connaître la vérité ; or la vérité ne nous est bien connue qu’autant que nous sommes dégagés des sens, et que notre pensée peut se contempler elle-même dans toute sa pureté. Le corps nous suscite mille obstacles par la nécessité où nous sommes d’en prendre soin : il nous étourdit, nous aveugle ; il nous remplit de désirs insensés et de craintes chimériques ; il étend un voile entre la vérité et nous. En séparant l’âme du corps, la mort la purifie et l’affranchit ; elle la rend à elle-même ; elle nous met en possession des biens véritables que nous cherchons si péniblement ici-bas.

Mais l’âme, séparée du corps, continuera-t-elle d’exister ?

Oui, sans aucun doute, répond Socrate ; et à l’appui de cette affirmation il invoque plusieurs arguments. Les contraires, dit-il, naissent des contraires. Le plus grand ne suppose-t-il pas quelque chose qui soit plus petit, le plus fort quelque chose qui soit plus faible ? De me la vie suppose la mort, et la mort suppose la vie. Lorsque l’âme est séparée du corps, elle n’est pas anéantie, et ce que nous appelons le trépas n’est pour elle que la condition et le commencement d’une nouvelle existence.

Voici un autre argument qui est une des théories les plus caractéristiques du platonisme : Notre intelligence possède un certain nombre de notions qu’elle n’a pu acquérir dans les conditions de la vie actuelle, telles sont la notion de l’égalité en soi, celle de la beauté, celle de la justice. Nous voyons autour de nous des choses égales, mais non l’égalité ; des choses belles, mais non la beauté ; des actions justes, mais non la justice. D’où nous viennent donc ces notions ? Elles ne peuvent être que des réminiscences d’une vie antérieure, l’âme a pu contempler la justice, la beauté, l’égalité en soi. Il suit de là que l’âme existait avant d’être attachée sur la terre à un corps mortel. Par conséquent, elle possède une vie propre, distincte de la vie du corps.

Voici un troisième argument : Le corps peut se dissoudre et périr, parce qu’il est un assemblage de parties mobiles et changeantes ; tandis que l’âme, dont la nature est simple, échappe à la dissolution et à la mort. Immatérielle, immuable, éternelle, elle se sert du corps comme d’un instrument qu’elle anime.

Un des interlocuteurs de Socrate lui objecta que l’âme n’était peut-être que l’harmonie des fonctions du corps, pareille au son qui s’échappe d’une lyre, mais qui cesse quand les cordes de la lyre sont brisées ; mais, lui demande Socrate, une harmonie diffère-t-elle des éléments qui la produisent ? Peut-elle s’en distinguer ? Se mettre en opposition avec eux ? L’âme ne se distingue-t-elle pas du corps ? Ne lui commande-t-elle pas ? S’il a soif, elle l’empêche de boire ; s’il a faim, elle l’empêche de manger ; elle contrarie à tous moments ses inclinations, ses appétits, ses besoins. Elle est donc autre chose qu’une harmonie, autre chose que la relation de ces éléments qu’elle maîtrise et qu’elle gouverne : lorsque les organes sont atteints par la mort, elle peut leur survivre.

Socrate développe en faveur de l’immortalité de l’âme un dernier argument :

Tous les êtres ont chacun leur essence propre qui exclut la nature contraire, à peu près comme le pair exclut l’impair et réciproquement. Or, l’essence de l’âme est la vie ; ce qui la caractérise, c’est d’être un principe de vie. Elle exclut donc jusqu’à l’idée de la mort ; elle est essentiellement immortelle.

Que deviendra-t-elle quand elle aura quitté le corps ? Socrate expose alors les traditions des anciens sur la destinée à venir de l’homme : il décrit le sort contraire réservé aux bons et aux méchants, selon la croyance commune. Tout se passe-t-il comme le vulgaire l’imagine ? L’affirmer serait faire preuve de peu de sagesse. Un seul point est constant : c’est que l’âme ne périra pas, et que celui-là peut attendre avec confiance l’heure de la mort, qui durant sa vie terrestre a méprisé les plaisirs matériels, aimé et recherché la vérité, cultivé la science.

Tels sont les points essentiels sur lesquels reposent les preuves de l’immortalité de l’âme qui nous sont donnés par Platon. Ces arguments donnent l’impression de la conscience d’une vérité des plus importantes qu’il importe de faire pénétrer dans l’esprit des hommes, afin de les protéger contre de terribles calamités.

 

 

La Grèce venait de subir plusieurs siècles d’agitation, d’abus tyranniques, que la sagesse du célèbre Solon, législateur et poète n’avait pu éteindre. L’emprise poétique exercée par Solon sur le peuple versatile et léger d’Athènes n’était, à vrai dire, que l’heureux moyen de faire accepter par ses concitoyens les encouragements, les conseils et aussi les reproches mérités : aussi son influence fut-elle éphémère. De plus, la gislation de Solon confiait aux caprices du sort les responsabilités de la magistrature, sans se soucier des vertus que réclame l’exercice de cette fonction.

Tant il est vrai qu’à travers les siècles, l’histoire se répète en vertu de cet axiome que les mêmes causes produisent les mêmes effets....

 

 

Les ennemis de Socrate l’accusaient de pervertir la jeunesse !.... Son enseignement, disaient-ils, est une impiété envers les dieux de la patrie.

Voici sa réponse : « La postérité se prononcera entre mes adversaires et moi. Elle me rendra cette justice que loin de songer à corrompre mes compatriotes, je n’ai songé qu’à les rendre meilleurs. Vous me renverriez absous à la condition que je cesserais de philosopher ? Je vous répondrais sans hésiter : Athéniens, je vous honore et je vous aime ; mais j’obéis à Dieu plutôt qu’à vous ; et tant que je respirerai, je ne cesserai de tenir, à ceux que je rencontrerai, mon langage ordinaire : Oh, mon ami, comment ne rougis-tu pas de ne penser qu’à amasser des richesses, à acquérir du crédit et des honneurs, sans t’occuper de ton âme et de son perfectionnement ».

La noblesse de ses sentiments ne se démentit à aucun moment.

« J’ai trouvé, dit-il, qu’il était mieux d’attendre la peine que mes juges m’ont imposée, à laquelle ma patrie m’a condamné, que de m’échapper et de m’enfuir comme un esclave. »

Le serviteur des Onze (juges) lui dit en lui présentant la ciguë :

« Tous ceux à qui j’apporte pareil message me maudissent ; mais t’ayant trouvé le plus doux, le meilleur de ceux qui sont venus dans cette prison, j’étais certain que tu n’es pas fâché contre moi » ; puis il se détourne pour cacher ses pleurs.

« Les disciples de Socrate fondent également en larmes. Lui seul est calme et relève leur courage. Voyez, dit-il, j’avais fait renvoyer les femmes et vous voici comme elles. Montrez donc plus de fermeté.”

« À leur demande de ses dernières instructions, il leur répond : “Je n’ai qu’une recommandation à vous faire, qu’une prière à vous adresser : C’est de vous conduire comme je vous l’ai conseillé.” »

Après cet héroïque et suprême témoignage rendu aux sublimes vérités qu’il avait enseignées, Socrate expira et son âme s’éleva vers les impérissables réalités qui lui étaient familières.

Par la sérénité de sa mort, Socrate avait confirmé la sagesse de toute sa vie.

 

 

La mort de Socrate devait impressionner plus d’un esprit élevé ; Lamartine, entre autres, lui consacra, dans un poème admirable, son enthousiaste admiration. Voici en quels termes il exprime sa pensée dans ses Œuvres complètes :

« Le dernier jour de Socrate, dit-il, ne diffère en rien des autres jours, sinon qu’il n’aura pas de lendemain. Socrate continue avec ses amis la conversation commencée la veille ; il boit la ciguë comme un breuvage ordinaire ; il se couche pour mourir comme il aurait fait pour dormir, tant il est sûr que les dieux sont là, avant, après, partout, et qu’il va se réveiller dans leur sein. »

 

 

Après le résumé que nous avons donné, et avant de reproduire quelques passages du poème de Lamartine, qu’il nous soit permis de citer quelques textes originaux qui préciseront les caractères essentiels de l’enseignement de Socrate.

Empruntons à Platon ce que dit Socrate du séjour des âmes, d’autant plus beau que les âmes sont plus pures :

« Que Dieu, que la vie même et tout ce qu’il peut y avoir d’immortel ne périsse point, il n’est personne qui n’en convienne, puisqu’il est vrai que tout ce qui est immortel est impérissable ! Ainsi, quand la mort frappe l’homme, ce qu’il y a en lui de mortel et de corruptible s’éteint, et ce qu’il y a d’immortel se retire sain et incorruptible, cédant la place à la mort.... S’il y a donc quelque chose d’immortel et d’impérissable, notre âme est de cette nature.

« Si l’âme est immortelle, il est juste de penser qu’elle demande à être cultivée non seulement pour ce temps que nous appelons la vie, mais aussi pour le temps qui la suit, c’est-à-dire l’Éternité. Il serait dangereux de la gliger. Si la mort était la dissolution de tout, ce serait tout profit pour les méchants d’être, après leur trépas, délivrés de leur corps, de leur âme, de leurs vices ; mais, puisque l’âme est immortelle, elle ne peut se délivrer de ses maux et se sauver qu’en devenant très bonne et très sage, car elle n’emporte avec elle que ses bonnes ou ses mauvaises actions, ses vertus ou ses vices, cause de son bonheur ou de son malheur éternel, lesquels commencent à partir de son arrivée dans les enfers. Après le trépas de chacun, le génie qui a été chargé de lui pendant la vie le conduit dans un certain lieu il faut que tous les morts se réunissent pour être jugés, afin que, de là, ils aillent avec le même conducteur auquel il a été ordonné de les conduire d’ici juste que-là ; et, après qu’ils ont reçu dans ce lieu les biens ou les maux mérités et y ont séjourné le temps fixé, un autre guide les ramène dans cette vie après plusieurs révolutions de siècles. Ce chemin ne ressemble pas à celui dont Télèphe parle dans Eschyle : il est rempli de détours et de traverses....Une âme tempérante et sage suit donc son guide et a conscience de ce qui lui arrive, tandis que celle qui est clouée au corps par ses cupidités, qui a été longtemps son esclave et comme éprise d’amour pour lui, se trouve entraînée malgré elle par le guide qui lui est assigné ; puis, quand elle est parvenue à ce rendez-vous fatal de toutes les âmes, étant impure, les autres âmes la fuient, elle erre dans un misérable abandon.... Au contraire, l’âme qui a passé sa vie dans la pureté, l’âme exempte de souillures, s’en va, conduite par les dieux eux-mêmes et, avec eux, habiter les lieux de délices qui lui sont préparés....

« Une autre terre pure est en haut, dans le ciel radieux sont les astres... tout y est d’une infinité de couleurs en nuances éblouissantes de vermeil et d’or, tout est parfait dans cette terre parfaite et en rapport avec ses qualités, en sorte que ce spectacle grandiose est celui des bienheureux. Avec l’air infiniment pur qu’ils respirent dans l’éther, ils ont des bocages sacrés et des temples véritablement habités par les dieux, qui y manifestent leur présence par les oracles, les divinations, les inspirations ou autres signes sensibles et qui conversent avec eux. Ils contemplent aussi, sans aucun milieu, le soleil et les astres brillants tels qu’ils sont eux-mêmes dans l’essence de ce qui les environne ; tout le reste de leur félicité est dans cette proportion.... »

 

 

La sublimité de ce drame, dont nous venons de rappeler quelques aspects de ses angoissantes péripéties, captiva l’attention de Lamartine jusqu’à enflammer son âme d’un enthousiasme d’une exceptionnelle solennité. Ainsi que le fait remarquer un savant critique 1, Lamartine a considéré la condamnation à mort du sage Socrate, innocente victime de l’aveuglement et de la stupide cruauté de ses contemporains, comme le parallèle annonciateur de cet autre drame, plus cruel encore, qui devait s’achever sur le Golgotha....

Socrate célèbre en ces vers, que lui prête Lamartine, l’Immortalité dans l’Apologue du Cygne :

 

Les poètes ont dit qu’avant sa dernière heure

En sons harmonieux le doux cygne se pleure :

Amis, n’en croyez rien ! l’oiseau mélodieux

D’un plus sublime instinct fut doué par les dieux !

Du riant Eurotas, près de quitter la rive,

L’âme de ce beau corps à demi fugitive,

S’avançant pas à pas vers un monde enchanté,

Voit poindre le jour pur de l’immortalité,

Et, dans la douce extase ce regard la noie,

Sur la terre en mourant elle exhale sa joie.

Vous qui près du tombeau venez pour m’écouter,

Je suis un cygne aussi : je meurs, je puis chanter !

 

Allusion au génie de l’Intuition, qui assiste les âmes pures :

 

Vous le savez, amis, souvent : dès ma jeunesse,

Un génie inconnu m’inspire la sagesse......

...... jamais ne m’abandonne,

Toujours de son accent mon oreille résonne,

Et de sa voix dans ma voix parle seule aujourd’hui ;

Amis, écoutez donc ! ce n’est plus moi : c’est lui !

 

Socrate veut parler, mais le froid du poison l’oppresse :

 

Quoi ! vous pleurez, amis ! vous pleurez quand mon âme,

Semblable au pur encens que la prêtresse enflamme,

Affranchie à jamais du vil poids de son corps,

Va s’envoler aux cieux et dans de saints transports

Saluant ce jour pur, qu’elle entrevit peut-être,

Chercher la vérité, la voir et la connaître.

Pourquoi donc vivons-nous, si ce n’est pour mourir ?

Pourquoi pour la justice ai-je aimé de souffrir ?

Pourquoi dans cette mort qu’on appelle la vie,

Contre ses vils penchants luttant, quoique asservie,

Mon âme avec mes sens a-t-elle combattu ?

Sans la mort, mes amis, que serait la vertu ?

C’est le prix du combat la céleste couronne,

Qu’aux bornes de la course un saint juge nous donne.

.........................................................................................

Qu’est-ce donc que mourir ? Briser ce nœud infâme,

Cet adultère hymen de la terre avec l’âme,

D’un vil poids, à la tombe, enfin se décharger !

Mourir n’est pas mourir, mes amis, c’est changer !....

 

Il réfute en ces vers cette objection : Mourir, c’est souffrir, et souffrir est un mal :

 

Amis, qu’en savons-nous ? Et quand l’instant fatal

Consacré par le sang comme un grand sacrifice

Pour ce corps immolé serait un grand supplice,

N’est-ce pas par un mal que tout bien est produit ?

L’été sort de l’hiver, le jour sort de la nuit,

Dieu lui-même a noué cette éternelle chaîne ;

Nous fûmes à la vie enfantés avec peine,

Et cet heureux trépas, des faibles redouté,

N’est qu’un enfantement à l’immortalité.

 

Une plainte s’élève sur le seuil de la prison, c’est Myrto, seconde femme de Socrate, qui vient éplorée, avec ses deux enfants, pieds nus, s’approche de lui en pleurant et se jette avec eux dans ses bras.

 

Socrate, en recevant ses enfants dans ses bras,

Baisa sa joue humide et lui parla tout bas :

....................................................................................

........ puis, offrant ses fils aux dieux :

« Je fus leur père ici, vous l’êtes dans les cieux !

Je meurs, mais vous vivez ! Veillez sur leur enfance !

Je les lègue, ô dieux bons, à votre providence. »

 

 

Le crime est consommé !...

Un homme, messager de la sagesse éternelle, a librement sacrifié sa vie afin d’affirmer par ce geste, le plus solennel qu’il soit donné à l’homme d’accomplir, la nécessité de subordonner nos facultés physiques aux facultés de notre âme immortelle ; il a voulu, par cette sanction suprême, témoigner de la noblesse de notre origine et de notre destinée. Peut-on attribuer au seul effet du hasard que ces facultés sublimes, véritables traits d’union, nous situent entre les obscurités de la matière et les divines clartés qui pénètrent l’univers de leurs fécondes harmonies, si nous ne devons trouver en elles, par la collaboration voulue des facultés de notre âme avec la Pensée divine, les lumière et les forces nécessaires à l’accomplissement de sa suprême volonté ?

La mort de Socrate a immortalisé son enseignement.

La noblesse et la dignité du geste de ce héros nous suggère une idée dont nous ne pouvons nous défendre : c’est qu’il ait eu conscience d’accomplir une mission divine à laquelle l’élévation habituelle de son esprit le préparait. En plein paganisme, sa haute raison perçoit le « Dieu unique », l’intervention providentielle de Sa volonté et de la Justice distributive qui préside aux actes accomplis par les individus et les nations !

N’est-il pas permis de penser qu’il eut l’intuition de la nécessité du renouvellement de nombreuses immolations analogues à la sienne, et, en particulier, du Drame le plus épouvantable entre tous, dans lequel l’Homme-Dieu s’offrait en holocauste afin d’arracher l’humanité à l’infernale et égoïste barbarie qui la désolait.

Depuis ce temps mémorable entre tous où ce crime fut consommé !...

Combien d’autres infamies épouvantables ont été renouvelées dans le cours des siècles et se commettent encore tous les jours, pour la honte de l’ingrate humanité, qui oublie les martyrs qui se sont sacrifiés pour la sauver.

Il ne suffit pas de dire : « Seigneur, sauve-nous, nous périssons ! » Il est écrit une parole qui ne peut mentir : « Tiens tes regards tournés vers le Sauveur, si tu veux qu’il tourne ses regards vers toi ! »

Ce Sauveur, c’est le Christ, notre seul maître.

 

 

A.-M. BEAUDELOT.

 

Paru dans Psyché en 1910.

 

 

 



1  M. Joseph ORSIER, dans son œuvre : Le Phédon, de Platon et le Socrate, de Lamartine.

 

 

 

 

 

www.biblisem.net