Bienfaits du christianisme

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Jules de CACHELEU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On ne trouve nulle part rien d’aussi complet et qui soit tout à la fois aussi pur dans les motifs, aussi puissant dans les préceptes que le Code évangélique, Rousseau lui-même a été forcé d’en convenir ; jamais la vérité, dit-il, n’a parlé un si doux langage, jamais la profonde sagesse ne s’est exprimée avec tant d’énergie et de simplicité ; on n’en quitte pas la lecture sans se sentir meilleur qu’auparavant. L’essence du christianisme étant vérité, pureté, amour, à lui seul appartient donc le perfectionnement de l’homme, et, par une suite nécessaire, la civilisation des peuples. C’est pourquoi il fit disparaître l’horrible superstition des sacrifices humains répandue partout où le vrai Dieu n’était pas connu. Il dompta toutes les passions dangereuses ; il réprima les vengeances, en prêchant le pardon des injures ; il condamna la fornication, que de célèbres législateurs païens avaient autorisée ; il supprima la polygamie, en flétrissant jusque sur le trône l’adultère et le divorce ; il proscrivit le suicide, les duels, les divertissements cruels et honteux ; il diminua les funestes effets du fléau de la guerre ; il adoucit les mœurs des guerriers, et leur inspira une bravoure sage et réglée, ce qui ne les rendit que plus vaillants. « Son extrême dévotion, dit Voltaire, en parlant du marquis de Fénelon, tué à Rocoux, augmentait son intrépidité; il pensait que l’action la plus agréable à Dieu était de mourir pour son roi. Il faut avouer qu’une armée composée d’hommes qui penseraient ainsi serait invincible. »

Le christianisme, en inspirant à tous ses disciples le courage, la constance dans les maux, la charité, la douceur, le désintéressement, la modestie, l’amour de l’ordre, les a rendus grands. Si de tels préceptes étaient partout fidèlement observés, ils réuniraient les hommes par les devoirs les plus aimables et les plus doux, et feraient de toutes les nations un peuple de frères et d’amis. Les peuples trouveraient enfin cette masse de bonheur et de bien-être que vainement ils veulent chercher hors de là, a la poursuite de lois et de constitutions politiques, qui ne sont rien et ne peuvent rien sans cette base essentielle, que le Créateur a portée de sa main puissante.

Socrate, au rapport de Cicéron, voulait que la Sagesse descendît du ciel pour venir habiter dans les villes et dans les maisons : le christianisme a réalisa ce vœu.

 

 

Jules de CACHELEU.

 

Paru dans Écho de la jeune France en 1833.

 

 

 

 

 

 

 

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