Les représentations de la mort chez les primitifs

 

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

 

Mircea ELIADE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IL nous manque un ouvrage d’ensemble sur les conceptions de la Mort chez les moins-civilisés 1. Il est vrai qu’il existe des travaux remarquables sur les différents modes de sépulture, sur certaines croyances concernant la vie après la mort, sur les mythes d’origine de la Mort, etc. Mais nous ne disposons pas encore d’un travail général et systématique où serait examinée la conception de la Mort en tant que passage d’un mode d’être à un autre et ses fondements idéologiques. Or, partout dans le monde « primitif », la Mort est valorisée comme le passage d’un régime existentiel à un autre. Depuis longtemps déjà Van Gennep avait très bien mis en évidence l’importance des « rites de passage » pour les sociétés traditionnelles ; la Mort, comme la naissance ou le mariage, comportent une série de rites par le truchement desquels le passage d’un niveau ontologique à un autre peut se faire sans risques, aussi bien pour celui qui les entreprend que pour le reste de la communauté. Mais un rite de passage équivaut à une initiation : naissance, mariage et mort, en effet, sont concurremment des initiations ; et inversement dans les cérémonies initiatiques les symbolismes de la mort et de la renaissance (= nouvelle naissance) et maintes fois celui du mariage (= sexualité) jouent un rôle considérable.

Une fois accomplie la présentation de la Mort en tant que rite de passage et changement de régime existentiel, il y aurait intérêt à poursuivre la recherche en deux directions : étudier, d’une part, les mythes sur l’origine de la Mort ; préciser, d’autre part, les représentations que les sociétés traditionnelles se sont faites sur la post-existence dans l’Au-delà et rechercher surtout leur conception de la durée de cette vie après la mort.

Il n’est pas question d’entreprendre ici, en quelques pages, ce travail complexe et nuancé ; on ne peut qu’en esquisser les grandes lignes. On pourrait dire, en une formule sommaire, que le monde « primitif » ne conçoit pas la Mort comme un phénomène naturel et nécessaire ; elle est seulement la conséquence d’un accident 2 qui s’est produit in illo tempore, dans le Temps mythique des commencements, et cet accident peut être homologué à une « chute », en ce sens que c’est lui qui a fondé l’actuelle condition humaine, sensiblement appauvrie en comparaison avec l’état précédent.

Presque partout, dans le monde primitif, il existe une classe de mythes que les ethnologues appellent « mythes paradisiaques » : ils conservent le souvenir d’une époque primordiale où l’homme immortel, sans l’obligation de travailler pour se nourrir, vivait en paix avec les animaux et pouvait rencontrer son Dieu in concreto, face à face. À la suite d’un évènement fortuit, cette époque a pris fin et le monde est devenu tel que nous le connaissons aujourd’hui ; c’est-à-dire que l’« accident » a modifié non seulement le régime ontologique de l’homme (d’immortel, libre et maître des animaux, il est devenu mortel, esclave de son travail et séparé du monde animal), mais aussi la structure du Cosmos ; car le Ciel s’est éloigné de la Terre, l’« Axe » qui reliait les deux niveaux cosmiques – et qui était figurée par un Arbre, par une Liane, une Montagne, etc., s’est brisé et par conséquent la « communicabilité » entre le Ciel et la Terre a été interrompue. Sur le plan de la vie religieuse, cette rupture cosmique s’est traduite par un « éloignement » du Dieu céleste.

Dans ce groupe de mythes paradisiaques, la Mort est considérée comme un des signes particuliers du changement apporté par la catastrophe primordiale. Quant à la nature de l’ « accident » qui avait provoqué la catastrophe, il est difficile de la décrire en quelques mots : certains mythes parlent d’une faute rituelle ou d’une insulte faite au Dieu céleste ou à son représentant ; d’autres font allusion à un mystérieux courroux divin, ou à un hasard encore plus mystérieux. Il faut ajouter que ces mythes visent plutôt l’évocation de l’illud tempus paradisiaque et l’explication des modifications cosmologiques qui ont fait suite à la « chute » ; c’est subsidiairement qu’ils racontent l’origine de la Mort 3.

Mais il existe tout un autre groupe de mythes où il est question uniquement de l’origine de la Mort : en dehors du motif « la perte du Paradis », ces mythes expliquent la Mort par un message incorrectement transmis ou par un autre « accident » tout aussi stupide ; par exemple, le Dieu envoie un animal avec ce message : « l’homme ne mourra pas », et le messager répète mal Je texte, ou un autre animal le devance et annonce aux humains que Dieu avait décidé leur mort, etc. ; ou encore, dans d’autres mythes, la Mort est expliquée par la bêtise de l’homme, qui n’avait pas spi choisir un symbole de l’immortalité, ou par l’échec initiatique d’un Héros (= Ancêtre mythique), ou par la ruse du serpent, etc. Nous n’avons l’intention ni la possibilité de rappeler tous ces motifs mythiques de l’origine de la Mort 4. Il importe plutôt de souligner ce fait : la majorité des peuples archaïques considère la Mort comme un évènement fortuit qui, bien que primordial, a été postérieur à la création du premier homme (l’Ancêtre mythique), et c’est l’apparition de la Mort qui a mis fin à la période paradisiaque.

Il y a donc bien un souvenir de l’immortalité de l’homme primordial, mais ce souvenir est assez vague et les contradictions abondent. Maintes fois « l’homme primordial » est figuré plutôt sous la forme d’un Être mythique, semi-divin, qui a été assassiné et dont la mort (violente !) fonde le régime cosmique de nos jours et décide en même temps de la condition humaine actuelle c’est par la mort de l’Être primordial et à la suite de cette mort que l’humanité découvre simultanément la sexualité, la nécessité de se nourrir et celle de mourir. Ce « premier assassinat » introduit la sexualité comme moyen de reproduire la vie et en même temps comme une condition sine qua non de la maintenance de la vie par l’alimentation. Ce mythe joue un rôle considérable chez les cultivateurs des plantes alimentaires et les agriculteurs ; il explique aussi bien le cannibalisme rituel que les innombrables cérémonies en relation avec la culture des plantes, la sexualité et la mort 5. En effet, le mort lui-même est assimilé à la semence : il connaît une « mort végétale » et, réintégré à la Terre, il attend de renaître, comme toute plante dont la semence a germé au sein de la Terre-Mère 6.

 

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Nous avons rappelé ce mythe d’origine pour montrer combien l’idée que les primitifs se font sur le « Premier Mort » a influencé leur comportement devant le fait de mourir. Quittons donc la mythologie de la Mort pour rechercher ce que les primitifs pensent de leur propre mort : ils sont d’accord pour la considérer comme un changement de régime existentiel ; la mort n’est pas une fin, mais une post-existence. Cette existence post-mortem est pourtant loin d’être comparable à l’« immortalité » dont jouissait l’homme primordial. Ontologiquement, la mort est conçue comme une perte de substance, comme une diminution de l’être. Le mort est désincarné, « spiritualisé » : il devient ombre, âme, esprit, etc., et tous ces états sont inférieurs à la plénitude de l’existence incarnée. C’est pour cette raison que partout, dans le monde archaïque, nous trouvons l’espoir, plus ou moins clairement exprimé, de réintégrer l’existence incarnée.

Le problème qui se pose à l’homme des sociétés archaïques est d’effectuer dans les meilleures conditions, à l’aide d’un rite, ce passage d’un niveau ontologique à l’autre – celui qu’on obtient par le fait de mourir. La mort est une initiation à un autre mode d’existence ; pour s’y bien préparer, les primitifs ont élaboré un certain nombre de rites initiatiques par lesquels ils apprennent à « mourir » et à « ressusciter » 7. Or, la plupart des épreuves que les adolescents subissent durant le cours de leur initiation d’âge, ou que les hommes déjà mûrs affrontent dans les initiations aux sociétés secrètes, ressemblent à s’y méprendre aux épreuves qui attendent les trépassés immédiatement après leur mort. Il s’agit d’un voyage dans la brousse, de la traversée périlleuse d’un labyrinthe, du passage d’un pont étroit ou instable, de la rencontre des fauves, etc. Par exemple, à Malekula, seul celui qui a été initié – c’est-à-dire qui a appris à ne pas s’égarer dans un labyrinthe – réussit à s’en tirer dans l’épreuve affrontée après la mort : car, en trépassant, il retrouve le même labyrinthe et une Ogresse monte la garde à son entrée ; si le mort s’avère incapable de le traverser, il est dévoré par l’Ogresse  8.

L’initiation effectuée durant la vie a en effet comme but de sauver les âmes désincarnées d’une « deuxième mort ». Car beaucoup de peuples croient que certains morts, et notamment ceux qui ne réussissent pas à vaincre les épreuves initiatiques post-mortem, sont anéantis d’une façon définitive, bien que les détails concernant cet anéantissement soient assez peu clairs. Il ressort de ces croyances, en tout cas, la fonction initiatique de la Mort : mourir c’est risquer toute l’existence post-mortem pour pouvoir se maintenir au niveau de la post-existence, aussi diminué qu’il soit, il faut savoir quelque chose et faire quelque chose. (Il faut aussi que les autres, les vivants, fassent quelque chose, pour assurer le prolongement de la post-existence : d’où la grande importance, dans toutes les religions, des rites et coutumes funéraires). C’est seulement après avoir traversé ces épreuves initiatiques (réduites parfois à la possession d’un talisman, à la connaissance d’une formule ou d’un symbole) que commence la post-existence dans le Pays des Morts.

Des volumes ont été écrits sur les diverses représentations de ce Pays des Morts et nous sommes encore loin d’avoir une bonne description de tous ces « Enfers » et Champs Élysées et Îles des Bienheureux qui constituent la géographie funéraire de l’humanité primitive. Il serait imprudent de réduire cette multiplicité de paysages à quelques types nettement déterminés, bien qu’on puisse distinguer un certain nombre de « motifs » dominants : la demeure au Ciel, dans la lune, au-delà de la mer, dans les montagnes, etc., et surtout sous la Terre (les soi-disant « Enfers », qui ne sont pas toujours aussi terrifiants que le laisse entendre notre terminologie : la plupart du temps il s’agit seulement d’un « pays » comme les autres, ou même plus beau, que l’on imagine dans une région lointaine et souterraine). C’est là que les âmes désincarnées habitent, sous forme d’ombres, répliques appauvries de leurs corps, ou déjà modifiées, diminuées, sous forme de larves, d’animaux ou même de plantes et d’objets en apparence inanimés. Cette post-existence ne se laisse point, elle non plus, réduire à un certain nombre de types : de l’activité la plus complexe à la torpeur pétrifiée, toutes sortes de « vies » sont accordées aux trépassés. Parfois il s’agit d’une répétition plus ou moins complète de la routine connue durant l’existence terrestre d’autres fois la survivance est plus « spirituelle » ou, au contraire, elle est réduite à un symbole, à un signe. Ainsi, par exemple, chez les Australiens – et ce détail est important, car les Australiens représentent une des cultures les plus archaïques – les âmes des morts sont minuscules, presqu’invisibles : elles ressemblent aux grains de sable. Mais on comprend pourquoi cette image a fini par s’imposer : c’est que les Australiens croient que les âmes des trépassés, cachées dans les crevasses, autour de certains rocs, dans les arbres, attendent qu’une femme passe dans le voisinage pour qu’elles puissent pénétrer par l’ombilic dans son ventre et naître de nouveau 9.

Car le désir de revenir à la vie est universellement attesté, bien qu’il ne se manifeste pas toujours d’une façon aussi précise que chez les Australiens. La plupart du temps, ce retour à la vie est imaginé d’une manière assez complexe et confuse, puisqu’on ne croit pas seulement à une réincarnation des âmes, mais que l’on espère également une résurrection des corps. Chez les primitifs on distingue au moins deux grandes idéologies en relation avec l’espoir d’une résurrection de la chair. La première serait celle des chasseurs nomades, pour qui l’« essence de la vie » est censée se trouver concentrée dans les os : les peuples chasseurs croient que c’est à partir des os que ressuscite la chair des animaux et que ressuscitera un jour celle des humains 10 ; la deuxième idéologie a été élaborée par les peuples cultivateurs et agriculteurs : l’homme est assimilé à une semence ; enterré, il se décompose comme toute graine et, comme elle, revient à la vie en retrouvant une nouvelle chair 11.

De toutes ces croyances et coutumes se dégage l’espoir d’un « éternel retour », d’un circuit ininterrompu d’existences réalisées à niveaux différents. Après avoir perdu l’immortalité à cause de la catastrophe primordiale, l’homme est voué à la mort ; mais, en mourant, il réussit à se maintenir quelque temps dans une post-existence diminuée, et espère retrouver la vie soit par incarnation, soit par une sorte de « résurrection » de son propre corps. C’est dans un tel horizon spirituel, dominé surtout par les mythologies lunaires et par les mystiques chtonico-agraires, que se sont développés aussi bien les divers mythes de l’éternel retour que les conceptions panindiennes du Karma et des cycles infinis de renaissances.

Puisque la croyance à une post-existence implique, sous une forme ou une autre, l’espoir d’un retour à la vie, il y aurait intérêt à étudier les conceptions des primitifs sur la durée de l’intervalle qui sépare la mort de la résurrection. Lorsqu’il s’agit d’une réincarnation de l’âme, comme chez les Australiens, cet intervalle peut-être assez bref. En général, la réincarnation se fait après deux générations : c’est l’âme du grand-père ou de l’arrière grand-père qui s’incarne. Mais là où nous avons affaire à des croyances très élaborées sur le Pays des Morts, l’intervalle entre deux existences devient de plus en plus grand, et parfois l’espoir d’une renaissance se confond avec l’espoir de la résurrection finale et collective des corps. On comprend alors le rôle décisif de l’initiation effectuée pendant la vie : un initié est mieux préparé pour affronter cette période plus ou moins longue de temps, qui commence à la mort, et qui prendra fin soit avec un retour individuel à la vie, soit avec la résurrection finale.

C’est ici qu’on mesure l’importance de toutes ces croyances en relation avec la mort et le retour espéré à la vie, pour la constitution des mystiques du Temps et de l’Éternité 12. On s’en rendra compte en étudiant les représentations archaïques de la post-existence – qui reste néanmoins une existence dans le temps – et en les comparant d’une part avec le mythe paradisiaque et, d’autre part, avec les mythes eschatologiques de la fin du monde : dans ces deux classes de mythes, on assiste aux premiers efforts de la spéculation humaine pour se représenter l’éternité autrement que par une répétition, par un éternel retour...

 

 

 

Mircea ELIADE.

 

Paru dans Cahiers de la Pierre-qui-Vire,

no 41, « La mort et l’au-delà »,

Desclée De Brouwer, 1954.

 

 

 

 

 

 



1 Le livre de J.T. Addison, La vie après la mort dans les croyances de l’humanité (trad. fr. Robert Godet, Payot, 1936), donne un aperçu trop sommaire. On peut négliger la conférence de Franz Boas, The Idea of the Future Life among primitive tripes, publiée dans le volume collectif Religion and the Future Life, édité par E. Hershey Sneath (New York, London, 1922, pp. 9-26). Nous disposons de bonnes monographies uniquement sur le monde océanien ; cf. Sir J.G. Frazer, The Belief in Immortality and the Worship of the Dead (London, 1913-1924), vol. I : Australia, Torres Straits Islands, New Guinea and Melanesia ; vol. II : Polynesia ; vol. III : Micronesia ; Rosalind Mose, The Life after Death in Oceania and the Malay archipelago (Oxford, 1925).

2 Cf. par exemple, Frazer, The Belief in Immortality, I, pp. 59-86 ; Hans Abrahamsson, The Origin of Death. Studies in African Mythology (Uppsala, 1951).

3 Cf. notre article La Nostalgie du Paradis dans les Traditions primitives (Diogène, III, 1953, pp. 31-45).

4 D’ailleurs les études préliminaires manquent pour un certain nombre de religions. On commence à mieux connaître les traditions africaines : cf. H. Baumann, Schöpfung und Urzeit des Menschen im Mythos afrikanischer Völker (Berlin, 1936), pp. 267 ; H. Ahrahamsson, The Origin of Death. On peut toujours consulter avec profit la riche monographie de J. Feldmann, Paradies und Sündenfall (Münster i.W., 1913).

5 Ce complexe mythico-rituel a été admirablement étudié par deux élèves de Frobenius : Volhardt et Jensen. Cf. E. Volhardt, Kannibalismus (Stuttgart, 1939) ; Ad. E. Jensen, Hainuwele. Volkserzählungen von der Molukken-Insel-Ceram (Frankfurt a. Mein, 1939) ; id., Mythos und Kult bei Naturvölkern (Wiesbaden, 1951).

6 Cf. notre Traité d’Histoire des Religions (Paris, 1949) pp. 211 sq.

7 Le sens et la fonction des initiations chez les primitifs sont évidemment plus complexes qu’une préparation à la vie post-mortem. L’initiation achève la maturité spirituelle de l’adolescent et le rend apte pour la vie sociale. Mais il faut souligner ce fait que l’on obtient la maturité par un rite de mort et de résurrection symboliques.

8 Cf. par exemple, A.B. Deacon, Malekula. A vanishing people of the New Hebrides (London, 1934), pp. 552 sq. ; John Layard, Totenfahrt auf Malekula (Eranos-Jahrbuch 1937, Zurich, 1938, pp. 242-291) ; id., Stone Men of Mlekula (London, 1942), pp. 340 sq., 649 sq.

9 Cf. Baldwin Spencer et F.J. Gillen, Native Tribes of Central Australia (London, 1899), pp. 119-127, 335-338 ; id., Northern Tribes of Central Australia (London, 1904), pp. 145-153, 330 sq., 448-451, etc.

10 Cf. Uno Harva, Ueber die Jagdriten der nördlichen Völker Asiens und Europas (Journal de la Société Finno-Ougrienne, XLI, 1, 1925) ; Adolf Friedrich, Knochen und Skelett in der Vorstellungswelt Nordasiens (Wiener Beiträge zur Kulturgeschichte und Linguistik, v, 1943, pp. 189-247) ; Mircea Eliade, Le chamanisme et les techniques archaïques de l’extase (Paris, 1951), pp. 153 sq. ; H. Nachtigall, Die Kulturhistorische Wurzel der Schamanenskelettierung (Zeitschrift für Ethnologie, Bd. 77, Heft 2, 1952, pp. 188-197).

11 Cf. les travaux déjà cités de Volhardt et Jensen ; cf. aussi l’article de Nachtigall.

12 Voir notre étude en préparation : Le Temps et l’Éternité dans les mythologies de la Mort.

 

 

 

 

 

 

 

 

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