UNE
Révélation
DU
Message Évangélique Éternel
Qui ne cessera jamais d’être prêché
Jusqu’à ce que l’Heure du
Jugement Éternel du Christ
SOIT VENUE :
Par lequel sera proclamé le Dernier Jubilé d’Amour
en vue de la restitution de l’ensemble de la
Création déchue,
Qu’elle soit Humaine ou Angélique.
Quand, par le Sang de l’Éternelle
Alliance, tous les Prisonniers seront libérés.
Jérémie 33.9. Ce sera pour moi un Nom de Joie, de Louange et d’Honneur devant toutes les Nations de la Terre [la Création] qui entendront tout le Bien que Je leur fais. Et elles craindront et trembleront pour toute la Bonté et toute la Prospérité que je leur procurerai [la race entière de l’apostasie].
Apoc. XXI. 5. Celui qui était assis sur le Trône [du Jugement] dit : Voici que Je fais toutes choses nouvelles.
Londres, Imprimé et destiné à la vente par les libraires
de Londres et de Westminster. 1697.
SOMMAIRE.
Partie I. Introduction.
I. La raison d’être de ce Traité.
II. Récit d’un voyage visionnaire dans les Régions des Morts et de ce qui s’est passé devant le Trône médiateur du CHRIST.
III. Une autre manifestation, en rapport avec l’Apostasie des Anges.
IV. Le témoignage que les Saintes Écritures apportent à la latitude de l’Amour Divin envers la Race d’Adam.
V. Une insatisfaction due au silence des Saintes Écritures concernant la Restitution des Anges ; ainsi que la manière dont ceci a été supprimé.
VI. Démonstration de la publication de cette Doctrine de l’Amour universel de Dieu et de l’Aide promise pour la mettre en pratique.
VII. Les motifs qui ont prévalu contre tous les obstacles et toutes les difficultés.
Deuxième partie. De l’étendue de l’Amour de Dieu pour l’Homme.
VIII. L’absence de fondement scripturaire pour l’opinion scolastique commune d’une Éternité de tourments.
IX. Il y a plusieurs Périodes de Révélation divine et une succession de l’Esprit prophétique d’une Époque à l’autre.
X. L’opinion commune est dérogatoire à la Justice et à la Vérité de Dieu.
XI. L’opinion commune n’est pas à l’honneur de l’Amour miséricordieux et de la Grâce du Christ.
XII. Elle n’est pas compatible avec le Droit de Paternité et de Création en Dieu.
XIII. Elle n’est pas du tout efficace pour le but qu’on lui prête.
XIV. La Croyance en la Latitude de l’Amour de Dieu opère la même chose en nous et sera d’une très grande efficacité pour la Conversion des Âmes.
XV. L’Évangile de l’Amour éternel doit être prêché aux Morts et aux Vivants.
XVI. Examen d’une objection sur les conséquences dangereuses de la publication universelle de cette Doctrine.
XVII. Considération d’une autre objection sur le Purgatoire romain.
XVIII. Avertissement nécessaire au Lecteur, avec compte rendu du processus observé dans la manifestation publique de ce grand Mystère de l’Amour de Dieu.
Troisième partie. De l’étendue de l’Amour de DIEU pour les Anges.
XIX. La Restitution finale des Anges n’est pas impossible à DIEU. Et comme il doit en connaître les moyens possibles, il peut aussi les communiquer par son ESPRIT.
XX. Communication de la Voie et des Moyens de cette Restitution de la Hiérarchie luciférienne, par : 1o l’avènement d’une Nouvelle Création ; 2o une Dissolution Universelle, quelque temps après le Millénaire ; 3o le retrait de leurs Sujets ; 4o le Ministère des Saints Anges ; 5o une Génération à partir du Principe vierge de la Sophia ; 6o l’anéantissement de la Matière mauvaise.
XXI. Leur soumission sera une conséquence nécessaire de leur dépendance originelle due à leur Création.
XXII. Examen d’une Objection concernant la Récupération de leurs trônes, déjà possédés par l’Homme.
XXIII. Examen d’une Objection concernant la nécessité pour le Christ de prendre sur Lui la nature diabolique.
XXIV. La Sagesse de Dieu se manifeste en permettant la chute des Anges, et sa Gloire sera dans leur Rétablissement.
XXV. Examen d’une troisième Objection tirée de l’autorité de l’illuminé Jacob Boehme.
XXVI. Quatrième Objection concernant la Racine originelle du Mal et des Ténèbres. Leur Éternité est niée.
XXVII. Réponse à une sixième Objection tirée de la Férocité et de l’Orgueil diaboliques qui refusent de se soumettre à un Traité.
XXVIII. Examen d’une sixième Objection tirée de la Sentence judiciaire du Christ sur le Feu inextinguible et de la nature du Ver ou du Serpent.
XXIX. Rejet d’une septième Objection tirée de la nature du Feu et de la Lumière, du Monde des Ténèbres et du Monde de la Lumière, de l’Enfer et du Paradis, prétendant que l’un ne peut exister sans l’autre.
XXX. D’autres Objections sont examinées.
Partie IV. Conclusion.
XXXI. Une Exhortation à la Paix.
XXXII. Une Incitation à l’œuvre actuelle de Régénération.
XXXIII. Une Prédiction concernant le succès de la Trompette de l’Amour.
XXXIV. Une Bénédiction prononcée sur les Témoins et les Messagers de cet Amour universel.
XXXV. L’année favorable est venue pour la promulgation de cette Bénédiction, afin de préparer la Seconde Venue du Christ dans la Gloire.
LETTRE-PRÉFACE
DE
L’ÉDITEUR.
CE qui était dès le Commencement vous déclare que Dieu est Amour. Mais si telle est sa nature Éternelle et Immuable, on peut se demander ce qu’est alors la Colère de Dieu qui doit se révéler contre tous les Pécheurs impénitents, et ce qu’il adviendra, non seulement de certaines parties, mais même de la plus grande partie des Écritures, ces si adorables recueils de Vérité, qui sont si remplis de scènes de Malheur et de Misère, de Jugements et de Malédictions, d’Imprécations et de Lamentations amères, de toutes sortes de Fléaux, internes et externes, que l’on dit infligés par Son Courroux ; des divers Amendements qu’Il semble apporter à Son Plan, de Son Repentir, de sa Réconciliation avec l’humanité et de Sa Révocation de ce qu’Il a pourtant (plus d’une fois) expressément et positivement déclaré par Ses Messagers, les Prophètes ; et cela, avec les méthodes les plus inexplicables, qui consistent à faire tourner les Cœurs et les Volontés des Hommes (et donc, par analogie, de toutes sortes d’Esprits) comme des cours d’eau, à endurcir le Cœur de l’un, à adoucir celui de l’autre, à répandre l’esprit du Sommeil profond, à boucher l’oreille, à fermer l’œil, ainsi que toutes Facultés intellectuelles et spirituelles ; outre qu’en plus de dix mille endroits de ces mêmes Écrits, que nous croyons avoir été dictés par Son Esprit, nous avons des traces claires et nettes de cette Colère, et d’une apparente Mutabilité de la Nature Divine ? Si donc Dieu est Amour, et si les Écritures sont vraies (qui sont la Révélation de Sa Volonté, et rien d’autre que les dictées mêmes de la Vérité), c’est ici que se trouve le nœud principal résoudre, à savoir comment Dieu qui est en Lui-même si immuable, et avec lequel il n’y a pas de variabilité, pas même l’ombre d’un changement, peut pourtant être dit modifier Son premier Dessein, maudire ce qu’Il avait béni à l’origine, et ensuite bénir à nouveau ce qu’Il avait maudit auparavant ; comment Il peut donner l’impression d’être satisfait à un moment et mécontent à un autre, de faire vivre et de faire mourir, de construire puis de détruire, de donner et de reprendre ce qui a été donné, d’élever et de retirer la Lumière de son Visage, d’entendre et d’être sourd, d’avoir pitié et de mépriser, de sauver et de condamner ; comment il peut y avoir cette vicissitude continuelle du Bien et du Mal, de la Lumière et des Ténèbres, de la Miséricorde et du Jugement, que l’on retrouve tout au long des deux Testaments ; et surtout comment Celui qui s’affirme avec tant d’emphase et de pompe comme étant l’Amour peut, pour un ou plusieurs actes de rébellion chez Ses Enfants, qui ont été soumis à des variations dans leur constitution première, s’en éloigner tellement (à notre point de vue) qu’Il modifie son Dessein originel, s’éloigne de l’effluve de son propre Être et renverse le Décret qu’il avait promulgué pour les faire participer avec Lui à la Lumière et à la Gloire ; au point de laisser la plus grande partie d’entre eux (selon la croyance commune) tomber dans les Ténèbres et la Misère les plus complètes, ce qui ne pouvait qu’être diamétralement opposé aux Fins qu’il avait établies, et répugner non seulement à la Bonté, mais même à la Justice de Sa Nature, qui, de même qu’Elle leur a donné l’existence au début, les soutient et les entretient encore à chaque instant. Et si beaucoup considèrent qu’il est si peu conforme à la Vérité et à la Sagesse de l’Être divin d’anéantir ce qu’Il a fait être, combien plus sera-t-il contraire (avec le plus profond respect et le plus grand abaissement) à ces deux Principes de créer dès le début ce qui est le plus directement contraire à Sa Volonté, ce qui peut s’opposer à la beauté de l’Harmonie divine, violer l’Ordre et la Hiérarchie des Êtres ; et de leur faire vivre une Vie incomparablement pire que la Mort elle-même, pleine de Discorde, d’Angoisse et de Misère ; ou bien de maintenir dans l’Existence, par une Main puissante (non moins puissante que celle qui l’a créée au départ), ce qui s’est éloigné de la brillante image de la Lumière et de l’Amour, et qui a même brisé le lien essentiel de l’Unité, de la Vérité et de la Bonté, en introduisant à sa place la Dualité, la Fausseté et le Mal ? Si donc la même Fontaine ne rejette pas de l’eau douce et de l’eau amère, et si la Création et la Subsistance ne sont qu’un seul et même acte continu du Créateur, qui est Lumière, en qui il n’y a nulle Ténèbres, et aussi Amour, en qui il n’y a nulle Colère, comme Il le dit Lui-même (la Fureur n’est pas en moi) ; quiconque peut dénouer une telle complication de difficultés, et bien d’autres encore, de manière à harmoniser tous les attributs divins les uns avec les autres, et à réconcilier dans l’unanimité le corps entier et les différentes parties de l’Écriture Sainte relatives à la dispensation de la Loi et de l’Évangile, peut être raisonnablement supposé avoir été aidé par un Rayon de Lumière supérieur pour y arriver. Et cet exploit sera d’autant plus merveilleux s’il est le fait d’une personne qui n’a pas une capacité ou un savoir extraordinaires, si c’est aussi par une personne qui avait plutôt une aversion qu’une propension à cela, et surtout s’il n’y avait pas d’encouragement de l’extérieur, mais qu’il fallait s’attendre à toutes sortes d’oppositions de ce côté-là. Mais si la personne en question est loin d’être extraordinaire aux yeux du monde, au point d’être de n’aucune importance, si elle est simple et sans instruction, si c’est une femme, qui ne peut donc avoir aucune autorité, et contre laquelle se dressent de nombreux préjugés qui ne sont pas injustes, si c’est quelqu’un qui a laissé cela en suspens pendant de nombreuses années après l’avoir appris, et qu’on ne pourrait guère convaincre le faire publier, même par la voix et la main impérieuses du Ciel, et si non seulement toutes sortes d’oppositions s’opposent à ce que l’on publie, mais aussi à ce que l’on ne publie pas ; et s’il y a non seulement toutes sortes d’oppositions de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur, de la maison même de la foi, de ceux qui sont initiés à la même vie et à la même lumière spirituelles, et si cela doit devenir une folie pour les plus extérieurs, et une pierre d’achoppement même pour les chrétiens les plus intérieurs. Cela sera d’autant plus admirable, et demandera notre examen et notre attention, en ce qui concerne ce petit traité apologétique de l’éternité et de l’universalité de l’amour divin. C’est ainsi que toutes les difficultés susdites, ainsi que les objections les plus considérables des savants athées et théistes, soit contre la nature et les attributs de la Divinité, soit contre la création elle-même, soit enfin contre l’autorité des Écritures, disparaîtront d’elles-mêmes, et se fondront comme la cire devant le feu. C’est ainsi que l’on verra que Dieu était Amour dès commencement, qu’il l’est encore aujourd’hui, même au jour de la colère et de la misère, et qu’il le sera jusqu’à la fin. On verra que toute cette contrariété et cette mutabilité, qui ont été représentées auparavant, ne sont pas en Dieu, ni ne peuvent être dérivées de Dieu, qui est le même, immuablement, envers chacune de ses créatures. En ce moment même, comme au premier jour, voire au sixième instant de leur création, et qu’il sera et devra être le même envers elles, même envers chacun d’entre eux, pour l’éternité des éternités. Et qu’en lui-même il reste le même hier, aujourd’hui et à jamais, l’Amour sans fin et le Rocher inébranlable, alors que dans la Nature on ne peut pas dire qu’il varie, et qu’il se déplace d’une manière ou d’une autre, selon les différentes affections, passions et altérations de l’homme ou de toute autre créature intelligente. On verra aussi comment la Justice, la Sainteté et la Miséricorde de Dieu peuvent s’harmoniser parfaitement, comment on peut discerner l’Ordre et la Beauté de la Création, et de toute son Economie envers les Anges et les Hommes, comment l’Autorité Sacrée des Écritures peut être préservée Inviolable, contre les attaques de ses Ennemis les plus puissants ; et comment tout ce qui peut sembler le plus contraire ne peut que servir à une manifestation et à une illustration plus grande, plus élevée et plus glorieuse de l’amour de Dieu, qui a duré pour toujours, alors que toutes les scènes, toutes les ombres et tous les accidents disparaîtront.
Et si, après bien des révolutions, des éons et des cercles transitoires de durée, il appartient à la Justice et à la Vérité de Dieu de les réaliser pour sa Gloire, qu’il ne nous paraisse pas étrange que ce Message de Paix et de Bonne Volonté de Sa part à Tous (c’est-à-dire à chacun dans son ordre et selon son degré d’aliénation) soit appelé Message éternel et Évangile de l’Amour Éternel. Car s’il s’agit de la déclaration de ce qui était dès le commencement, avant même les fondations de ce monde, et que l’arbre du bien et du mal y a été planté, alors on peut, je pense, l’appeler avec justesse l’éternel à rebours. Et s’il s’agit aussi de la déclaration de ce qui doit être, même après la fin et la consommation de ce monde, lorsque le ciel et la terre auront disparu, alors on pourra l’appeler aussi éternel, c’est-à-dire éternel vers l’avant. Ainsi, si le message s’avère vrai, ce titre lui sera compatible des deux côtés.
Maintenant que cela peut être vrai, et qu’après diverses révolutions tout jugement peut enfin être englouti dans la victoire, j’ose appeler les opposants les plus rigides à examiner leurs propres cœurs, pour savoir s’ils n’y trouveraient pas quelques relâchements à l’égard de leur frère offenseur, après un châtiment très long et très douloureux qui lui a été infligé à cause d’eux. J’ose en appeler aux coutumes de toutes les nations (même barbares), à ce qu’on appelle les notions communes et innées, traditions anciennes de l’humanité en général et de l’Église du Christ en particulier, et aux procédures mêmes des tribunaux humains, ainsi qu’aux manières des princes souverains. Si tous les châtiments ne doivent pas avoir une fin, pour le bien soit des criminels eux-mêmes, soit des autres, soit des deux, et s’il ne peut pas y avoir une réserve pour la miséricorde, à la fois dans le jugement et après le jugement. Qui peut fixer des limites au Tout-Puissant, et lui dire qu’il ne dispensera pas de la rigueur de sa propre loi, ni n’atténuera la sévérité de sa propre sentence (en admettant même l’interprétation la plus rigoureuse), mais que la férocité de sa colère durera au-delà de tous les âges des mondes, et qu’il ne sera pas enfin apaisé à l’égard des œuvres de ses mains ? Ce qu’il a fait, il peut le refaire, et l’on pourrait citer de nombreux exemples tirés des Saintes Écritures pour montrer qu’il a modéré sa propre loi et trouvé une place pour la grâce, même après que la sentence de condamnation ait été prononcée. Et que cela ne soit pas moins du monde dérogatoire à sa vérité essentielle, mais hautement cohérent avec elle, sera manifeste pour tout œil impartial dans la distinction susmentionnée de DIEU en lui-même et de DIEU dans la nature. En effet, en lui-même, il ne varie pas, ne bouge pas, n’est pas en colère et ne condamne pas ; mais dans la nature, on peut dire qu’il varie et qu’il bouge ; et dans celle-ci, corrompue (c’est-à-dire éloignée de lui, de son centre droit et de sa base), qu’il est en colère et que, par conséquent, il condamne tout ce qui lui est opposé. Cette Colère et cette Condamnation n’étant donc pas fondées sur Vérité essentielle de la Nature divine, mais étant simplement accidentelles et fondées sur la contrariété, la vanité et la mutabilité de la Créature, il ne semble pas (quelle que soit l’expression) qu’elles doivent être éternelles, au sens le plus strict mot. Non, il semble qu’elle ne doive être éternelle que sur ce terrain où elle se trouve, ou dans un sens inférieur et plus lâche du mot.
Si ce sens inférieur n’est pas expressément contraire à l’Écriture et à la nature, et s’il peut servir à défendre la droiture de Dieu contre les plus grands ennemis de la religion, si effrayant qu’il puisse paraître à certains, il est humblement espéré que très peu de gens, s’il y en a, le condamneront dans leurs pensées calmes et sereines. Mais je laisse aux critiques et à tous ceux qui comprennent la justesse de l’un ou l’autre des originaux le soin de décider s’il n’est pas contraire aux Écritures. Ceux qui comprennent les langues dans lesquelles les Écritures ont été écrites sont ici les seuls juges compétents ; qu’ils s’expriment donc. Certains d’entre eux ont déjà dit ce qu’ils pensaient, et ce que pensait l’Antiquité. Et des personnes de la plus grande renommée et de la plus haute dignité dans l’Église établie d’Angleterre et d’Irlande n’ont pas fait de progrès méprisables dans ce domaine. Ce qu’ils n’auraient certainement jamais fait s’ils avaient vu dans les Écritures ce que certains croient y voir.
Et je laisse à tous les philosophes naturels, et à tous ceux qui comprennent les principes de la physiologie vraie et solide, le soin de déterminer si ce n’est pas contraire à la nature. Et il est certain qu’il peut y avoir quelque préjugé justifié contre le sentiment contraire (d’une stricte éternité, appliquée à une vie mourante ou à une mort vivante) comme n’étant pas conforme à la nature, quand les naturalistes sont par ceux qui le maintiennent si généralement décriés, comme ils le sont, pour ne pas y croire.
Peu importe les noms que les fanatiques de n’importe quel parti donnent à ce qu’ils ont déjà reçu en aversion. La vérité sera la vérité, et l’erreur sera l’erreur, sous quelque déguisement que ce soit. Si l’Écriture et la nature ne sont pas contre nous, nous espérons que nous n’aurons ni peur ni honte, même si nous avions autant d’adversaires qu’Origène ou Athanase. Le nom d’Origène ne doit pas non plus prêter à confusion s’il est contesté. Il existe une lettre de résolution à son sujet, dont on sait pertinemment qu’elle a été écrite par un évêque éminent et érudit, et imprimée en 1661. Il faut d’abord la confondre, ainsi que d’autres auteurs dont le nom n’est pas anodin, avant d’avoir honte de ce grand homme. Mais quoi qu’il en soit de ce qui lui a valu une telle offense, nous n’aurons pas l’outrecuidance de nous ranger du côté de la partie adverse ou de le condamner sans avoir pleinement entendu ou parfaitement compris ce qu’il soutient sur ce point ; étant bien convaincus, après de longs examens, que la doctrine opposée, ou les motifs sur lesquels elle repose et ne peut reposer, nous conduiraient insensiblement, si nous les suivions, dans les hérésies des Manichéens et des Anthropomorphites. Deux choses que ceux qui l’affirment avec le plus d’ardeur abominent avec la plus grande détestation. Ce serait donc faire preuve d’un grand manque de charité et d’une grande injustice que de les accuser de conséquences qui ne sont pas visibles immédiatement ou pour tout le monde, et qu’ils condamnent tout autant que les autres. Nous ne pouvons pas maintenant examiner l’origine de ces erreurs grossières et pestiférées, qui proviennent toutes deux de la même source, bien qu’elles aient un aspect différent. Mais les piliers ne sont peut-être nulle part aussi renversés que dans ce petit traité, et il est possible, si on le demande, de les réparer.
De même, si les Écritures attribuent à Dieu des passions humaines, il est certain qu’elles ne peuvent être comprises, tant que nous n’aurons pas vu à travers tout cela qu’il est un Dieu qui ne change pas ; de même, si elles attribuent à Dieu le Mal, la Misère, la Vengeance et la Malédiction, il n’est pas possible que quoi que ce soit de cette nature soit compris, comme cela devrait l’être, tant que nous n’aurons pas vu à travers tout cela qu’il est Souverain et Absolu dans sa Volonté. Car si la contrariété à sa Volonté peut jamais cesser, alors doivent cesser le Mal et la Misère, qui procèdent de cette contrariété. Et si sa Volonté est effectivement Souveraine et Absolue (comme elle est immuable). Toute contrariété avec elle, dans toutes sortes d’esprits, doit enfin cesser ; sauf à concevoir que Dieu puisse vouloir les deux parties d’une contradiction, ou qu’il crée des êtres susceptibles de s’opposer et de se faire éternellement la guerre. Que l’on admette donc que sa Volonté est supérieure à la liberté et à la suprématie de celle de la créature, et qu’il n’y a pas de Volonté contraire coéternelle non cernée, et la conséquence naturelle et facile en sera que cette Volonté de Dieu (qui n’est autre que l’Amour lui-même) pourra être accomplie par toute créature, dans toutes les régions et dans tous les mondes ; et la malédiction étant ainsi enlevée, tous les Fils de Dieu pourront crier de joie, comme ils le faisaient au commencement, avant qu’aucune malédiction n’entrât dans la Nature.
Ce Jubilé Universel, lorsque la Colère de Dieu dans la Nature aura totalement expiré, et que la Vengeance, étant parfaitement satisfaite, sera forcée de se retirer, afin que les tendres entrailles de la Compassion puissent, après une longue retenue, se manifester, et que le Sombre Nuage soit écarté de devant la face de l’Éternel Soleil de Justice, qui se lèvera alors avec la guérison dans ses rayons pour tous les Universels ; La vérité est maintenant proclamée et attestée en temps voulu, pour l’honneur (comme nous l’espérons et le croyons) de DIEU seul, et non pas pour diminuer sa justice et sa sainteté (comme certains le diront), mais pour les défendre et les exalter toutes deux, non moins que sa miséricorde.
Saint, Saint, Saint, Seigneur Dieu de Sabaoth, que toute ta Création soit remplie de ta Gloire ; oui, que le lieu même de ton marchepied ne soit pas laissé vide de Toi pour toujours ; mais que la Terre, et tout ce qui est sous la Terre, soient amenés à Te louer, ô Amour éternel.
Timothée.
AU
LECTEUR impartial.
AYANT eu une manifestation particulière de l’insondable profondeur de l’Amour sans fond de Dieu, qui est réservé à la rupture, et dans lequel il demande qu’on lui rende justice pour l’harmonisation de tous ses Attributs, afin que l’un ne s’oppose pas à l’autre ; et que la Nature Éternelle dans sa première Origine, qui a engendré d’abord le Monde Angélique, puis le Paradisiaque ou Humain, puisse à nouveau revivre dans son existence primitive Antécédente, à travers les Sept Formes de la Lumière Éternelle Circulaire (qui était avant l’Éruption des Ténèbres) ; de sorte que Dieu, qui est la Lumière et l’Amour abyssaux, doit ramener tous les habitants de toutes les régions ou de tous les centres (qu’ils soient issus du sol angélique ou du sol paradisiaque, et qu’ils soient descendus dans diverses demeures et divers mondes), à leur image et à leur ressemblance véritables, dans lesquelles la Déité s’est vue elle-même dans sa belle Perfection : Je suis donc soumis à un pouvoir contraignant de la part du Très-Haut, pour dévoiler le visage de la couverture qui a été presque universellement répandue, afin de déguiser sa Grâce et sa Bonne Volonté envers tous ses descendants. Car le temps est maintenant venu de déchirer le voile, afin que le visage agréable et l’aspect d’amour du Grand Créateur et Père apparaissent en toute clarté, et s’ouvrent des merveilles que l’œil n’a pas vues et qu’aucun esprit n’a été capable de comprendre. C’est un nouveau mystère que Dieu va mettre en ordre. Qu’il fasse donc taire toute chair. Car tels sont les cercles incommensurables et illimités de sa Sagesse, de son Amour et de sa Puissance, que nul ne peut être capable de porter un jugement à ce sujet, si ce n’est ceux à qui ces Secrets sont révélés. C’est pourquoi je n’ai rien d’autre à vous demander que de vous abstenir de toute censure inconsidérée et non préméditée, selon le savoir traditionnel commun, et d’entrer dans le centre interne de lumière de vos propres âmes, où tous les trésors de compréhension et de sagesse, en Dieu, peuvent s’ouvrir, pour éclaircir ce qui est le plus abstrus et le plus obscur. Je vous offre donc à la connaissance, en tout ce qui peut contribuer à la louange, à l’honneur et à la magnificence de Celui qui était Amour dès le commencement, et qui ne cessera jamais de l’être jusqu’à ce qu’il ait tout englouti dans la même Unité avec Lui-même (dans ce cercle flamboyant, là pour vous rencontrer et vous embrasser).
À Vous,
J. L.
Une Révélation du Message
de l’Évangile Éternel.
I. AYANT publié, en 1694, un Traité intitulé VOYAGES ÉNOCHIENS, et précisé, aux pages 17, 18, 21, 36 et 37, la Restauration universelle de toute l’Humanité avec les Anges déchus, j’ai soulevé de nombreuses objections, tant de la part des Illuminés et des Régénérés que des non Illuminés et des non Régénérés. Ce point n’ayant pas été suffisamment éclairci dans ce discours pour satisfaire les Objecteurs, je me suis trouvée dans l’obligation de faire un autre Récit sur ce sujet, à partir du fondement le plus profond de la Révélation, laquelle s’est elle-même ouverte en moi.
II. Car je peux vraiment dire que je l’ai reçue non pas de la Sagesse des Hommes, ou selon la Tradition, mais de la pure Manifestation de l’Amour, qui a creusé ses Profondeurs en moi. En effet, bien que j’eusse entendu parler d’une telle Notion, je n’en tenais aucun compte, et je ne voulais pas croire à une semblable Latitude devant s’étendre jusqu’à inclure toute la Création déchue, jusqu’au jour où une Vision manifeste s’ouvrit à moi. Mon Esprit fut transporté dans plusieurs Régions, où je vis les Morts, nombreux et divers dans leurs Confinements, disséminés dans des Centres obscurs, comme se lamentant et déplorant leur État, parce qu’ils avaient, pendant qu’ils étaient dans le Corps, perdu leur temps et leurs occasions de saisir l’Amour rédempteur du Christ. Puis mon Esprit a passé au travers d’eux et a été transporté au-delà dans un Orbe et Source de Lumière où j’ai vu le Trône du CHRIST dans Sa Fonction royale et sacerdotale, intercédant et plaidant devant le Père la validité de Son Sang rédempteur. Et tout contre ce Trône, je vis ADAM en premier, puis son ÈVE placée à côté de lui, comme se réjouissant tous les deux dans l’espoir que la Médiation du CHRIST serait d’une puissance et d’une force telles qu’elle libérerait leur progéniture de tous les malheurs et de toutes les misères, tant dans les Sphères du temps que hors du temps ; et je vis en outre de nombreux Esprits comme autant de Flammes brillantes filant d’un trait vers cette Source, pour être libérées des lieux de confinement dans lesquels elles se trouvaient. Alors, moi qui étais là comme un Esprit dénudé, j’interrogeai : Qu’étaient ceux-là ? Et l’Éternel Lui-même prononça ces Paroles : « Ce sont ceux pour lesquels Mon Sang a été répandu, lesquels, bien que longtemps enfermés dans la Seconde Mort, ont passé par bien des Agonies et des Angoisses ; mais vois maintenant comment ils sont libérés et viennent ici revêtus de corps nouveaux et brillants. » Je vis alors ADAM et ÈVE se lever avec une Joie exubérante, en disant : « C’est ainsi que sera restaurée toute notre descendance, entrant ici degré par degré. » À cette Parole, je m’adressai à ADAM en disant : Comment se fait-il que tous soient rétablis depuis le commencement du Monde jusqu’à la fin, alors qu’ils vivaient dans un Esprit Diabolique et se rebellaient ? Il me fut répondu : « Le Second ADAM, le Seigneur du Ciel, est plus que suffisant pour réparer la brèche que Moi j’ai faite. Par conséquent, ne doute pas que le Salut remportera la Victoire, car les Royaumes de l’Amour engloutiront tous les Royaumes qui ont été sous le Règne Diabolique. » C’était une Vision étonnante, qui me fit réfléchir et bien peser ce qu’elle signifiait, car j’avais encore quelques Doutes.
III. Cela fut ensuite révélé par le CHRIST Seigneur Lui-même, qui attira mon Esprit tout près de Lui, en disant ces mots : « Tu t’émerveilles de cette pleine et parfaite Rédemption par Moi de toutes les Créatures dans l’Humanité ? Si tu t’émerveilles de cette Rédemption complète et parfaite par Moi de toutes les créatures humaines, que diras-tu si l’Amour de l’immense Déité s’ouvre encore plus merveilleusement et plus profondément, jusqu’à atteindre la Chute de Lucifer et de sa Hiérarchie, afin qu’eux aussi soient ramenés à leur première Gloire et à leur première Excellence ? » Je fus alors plongée dans un Étonnement silencieux, disant en moi-même : Seigneur, qui a compris ou sondé ce que l’immense Amour d’un Dieu peut engendrer ? Revenue à mes sens corporels, je commençai alors à entretenir en moi une certaine adhésion à cette Révélation, et je cherchai dans les Écritures ce que je pouvais trouver pour la confirmer.
IV. Alors s’ouvrirent à moi plusieurs passages des Écritures concernant la Restauration de l’Humanité, comme ceux de Rom. V. v. 11, 14, 19, 21, qui développaient particulièrement la question, sans oublier I Cor. XV. v. 22 : Comme en Adam tous meurent, ainsi en Christ TOUS seront rendus vivants, ni I Tim. 2. v. 6, où il est dit qu’il a été donné en rançon pour TOUS, afin qu’il en soit rendu témoignage en temps voulu. Ces Passages, ainsi que plusieurs autres, me confortèrent donc quelque peu dans cette croyance.
V. Mais je ne pus me satisfaire, en ce qui concerne les Anges déchus, de ne pas trouver dans l’Écriture de quoi éclaircir la question de leur Restitution, eux qui avaient causé tout ce malheur à l’humanité. Et je n’avais aucun moyen d’éclairer mon Entendement, afin de voir comment cette brèche pouvait être comblée à l’aide de l’Écriture ; mais je m’adressai alors à la Révélation plus immédiate de la Pensée de Dieu en la matière. Je passai donc outre, sans rien dire, jusqu’à ce que j’en aie une Preuve encore plus claire, ce qui se produisit en l’an 1693. C’est alors que je sentis mon Esprit s’émouvoir et s’enflammer à nouveau au sujet de cette Rédemption générale, et que j’eus à plusieurs reprises des Indications et des Excitations de l’Esprit pour assister à cette manifestation et ne pas la négliger, car cette Parole germa en moi : Ne néglige pas d’examiner la question du Salut intégral, car, bien qu’elle ait été un Mystère scellé et inconnu depuis des Temps immémoriaux, l’heure est maintenant venue de sa Publication. C’est là ce qui poussa mon Esprit à s’interroger, car je ne connaissais pas d’autre ressource à cette fin que cet Esprit qui sonde les profondeurs du Conseil de Dieu. Or, cet Esprit me poussa si profondément dans cet immense Amour que j’en fus, pour ainsi dire, entièrement revêtue.
VI. Je me disais donc que si je devais publier cette grande Dispensation de l’Amour, comment pourrais-je faire pour trouver des Arguments qui la renforceraient contre tous les Opposants ? C’est ainsi qu’en communiant librement avec mon Seigneur à ce sujet, il me fut dit : Ne crains rien, mais poursuis et continue à défendre l’Amour sans limite de ton Créateur, ainsi que la valeur et le poids précieux du Sang de ton Rédempteur. Il me promit qu’il serait avec moi pour ouvrir ce qui a été enfermé dans le Secret Éternel.
VII. Bien que les points de controverse soient étrangers et désagréables à ma nature, parce que je suis tellement enveloppée dans la douce harmonie de l’Amour que je ne me soucie pas d’entrer dans une quelconque contestation et que je suis plutôt satisfaite de la Vérité inébranlable et fondatrice, cependant, pour le bien de ceux qui désirent sincèrement être informés et fixés dans cette affaire, qui sont d’un esprit tendre, loin de toute acrimonie, de tout emportement et de toute fureur, et qui, se tenant dans une Simplicité Enfantine, sont disposés à ce que la Pensée de Dieu soit dévoilée ou approfondie, je me vois engagée à donner ce qui m’a été si librement communiqué. Et comme il s’agit d’une question d’actualité et d’intérêt, où Dieu Lui-même exige que soient mises en lumière les Réserves les plus profondes et les plus cachées de Sa Bonne Volonté et de Son Amour, je vais, par la pure Dictée de Son Esprit, poser les Piliers et les Fondements de la Création par le Second ADAM, par qui toutes choses doivent être renouvelées.
VIII. Alors qu’on prétend que la Rédemption ne doit s’étendre qu’au nombre de ceux qui reçoivent le Christ et y croient pendant qu’ils sont dans leur Corps, et que s’ils n’y parviennent pas ici-bas, ils sont voués à une Damnation éternelle, je le nie pour ce qui est de l’Éternité du Châtiment qu’on entend par là. Car les Écritures invoquées pour confirmer l’existence de tourments incessants ne doivent être comprises que pour des Âges déterminés du Temps, lesquels peuvent être longs et pénibles en fonction du degré des Transgressions que les hommes commettent dans le Monde. De sorte que tous constateront que le ver de leur Conscience accusatrice persistera jusqu’au moment où le Feu de l’Amour céleste jaillira pour l’éteindre. Car on n’a guère compris ou su ce que sera l’Œuvre de la Purgation et tout ce qui doit être fait dans les autres Régions et Mondes, parce qu’il a plu au Père des Lumières de réserver et de cacher ce qui s’est passé, se passe et se passera dans ces Régions invisibles.
IX. Que personne ne soit donc assez téméraire pour juger qu’il n’y a rien de plus à connaître que ce qui a été rapporté ; car Dieu ne fait pas connaître ou ne révèle pas ses conseils et toute l’étendue de sa Pensée en un seul Âge, et non pas même en plusieurs. Ainsi, par exemple, ce qu’il a révélé à l’époque des Patriarches et des Premiers Âges a eu son temps et son achèvement, et par la suite, à l’occasion, de nouvelles Prophéties et Révélations se sont succédé, et cela jusqu’après la venue du Christ. Il ne faut pas croire qu’il y ait eu un arrêt, comme s’il n’y avait plus de découvertes à faire sur ce qu’il est nécessaire de connaître. D’ailleurs, de nombreux Témoins, morts et vivants, ont fait de nouvelles Découvertes concernant la Restauration.
X. Pour ce qui est de cette terrible Condamnation que beaucoup sont censés subir pour toutes les Éternités, elle constitue une atteinte et une violation à la fois contre la Justice et la Vérité de Dieu, lesquelles ne doivent pas être violées, car Dieu a donné de Lui-même cette Éternité de Vie et d’Être à la créature. Et bien que le Péché, en tant qu’accident, se soit produit, étant éveillé par l’introduction subtile du Serpent, et qu’il soit ainsi devenu une Transgression limitée, ce qui a permis à certains de rejeter, au cours de leur vie, la grâce qui apporte le Salut, ce n’est qu’une similitude avec le Péché commis sous l’Ancienne Loi et l’Ancienne Alliance ; car dans la Nouvelle Loi, Dieu s’engage à effacer toute transgression et tout péché, et à être une Loi de Vie inscrite à l’intérieur. Et cet engagement reste ferme, alors que l’autre Alliance est annulée. Donc, affirmer cela est très préjudiciable à la Grâce de DIEU. Car s’il peut punir le Péché d’Incrédulité (qui est la grande Iniquité), châtier et réprimander, c’est seulement pour un Instant comparativement aux nombreux Cercles de l’Éternité, parce qu’il est juste pour Dieu de sauver et de recouvrer ce qui Lui appartient, ce qui ne peut jamais être anéanti, et qui est le Souffle de Sa Vie et l’Essence même de Son Être.
XI. Et puis ce serait aussi un très grand amoindrissement de l’Amour-Bénignité dans la Manifestation du grand Don qu’est le Christ JÉSUS, qu’il soit si faible et incapable de racheter, de sauver et de récupérer ce qui a été perdu par la Transgression du premier ADAM.
XII. Qu’on ne juge donc pas qu’on fait justice à Dieu en faisant de Lui un Vengeur si opiniâtre contre Ses créatures qui n’ont jamais connu d’être que par sa Volonté d’Être, et que la Colère éternelle doit sans cesse et à jamais les embraser. Il y aurait eu certainement beaucoup plus de Bonté et de Grâce de la part du Créateur à les retourner à l’état de Non-Entité ou de Non-Être. C’est pourquoi Dieu ne peut accepter que l’on fasse de Lui un Père aussi inconciliable avec Sa progéniture. Car, bien que Ses enfants se soient montrés rebelles et obstinés, avec un grand mépris pour Sa Grâce, Il ne peut cesser d’être un Père pour cette Étincelle et cet Esprit éternels qui sont les Siens dans toute l’Humanité, et également dans les Anges. Il suffit que certains soient bannis pour un Temps et des Temps, et que ceux dont la rébellion a été plus grave le soient à l’intérieur des Cercles de l’Éternité. Ce qui, à ce qu’on m’a fait comprendre, a sa limite, comme s’il s’agissait d’un Temps extérieur. Car la considération de cette Sentence peut suffisamment effrayer toute Âme pour qu’elle ne s’enfuie pas et ne néglige pas le Temps et la Saison des offres d’Amour qui lui sont faites. C’est pourquoi elles n’ont pas besoin d’une Sentence plus terrible que celle que le Christ a prononcée : Retirez-vous de moi, Artisans d’Iniquité, et allez là où il y a des pleurs et des grincements de dents, Luc XIII, 27, 28. Mais ces lieux de Pleurs et de Grincements ne doivent pas être considérés comme des Mondes sans fin. L’Amour et la Lumière, certes, sont sans limites et sans bornes, mais la Mort, les Ténèbres, la Malédiction et le Châtiment doivent inévitablement avoir leur fin et leur achèvement. Car seul ce qui n’a pas de commencement, comme l’Amour, la Sagesse et la Bonté, doit demeurer à jamais, et doit noyer et engloutir tout ce qui est son contraire. Ah ! si je pouvais persuader, ou plutôt si l’Amour qui habite en moi pouvait ouvrir et souffler des Flammes vivifiantes qui puissent dévorer cette thèse dure et inconsidérée qui rend Dieu si inconciliable avec ce qui est issu de lui en tant qu’être de son Être !
XIV. Permettez-moi donc de vous prier, vous à qui parviennent ces paroles, de porter un Jugement favorable sur vos semblables, bien que vous soyez comme le bien-aimé Jacob et que vos frères soient restés dans la Nature d’Ésaü. Il est dit (Abdias, v. 18) : Le Feu de Jacob consumera les Chaumes d’Ésaü. De quel Feu s’agit-il ? Ce n’est pas le Feu féroce, mais le Feu de l’Amour qui doit opérer cette Guérison. Oh ! je pense que nous avons nous-mêmes tellement cette Nature Apostate que, bien que nous ne puissions pas aimer ni tolérer le Péché chez nos Frères, nous devrions néanmoins nous lancer vers lui comme le Père vers l’Enfant Prodigue, et lui envoyer nos Étincelles d’Amour-Feu et déverser sur lui notre Douceur onctueuse comme de vrais Samaritains pour le guérir et accomplir l’office de notre Bienheureux Jésus ici présent, qui est venu pour sauver et chercher ce qui était perdu. Car je suis convaincue que si cet Évangile Éternel de l’Amour était mieux compris et éclairci, accompagné de l’Amour flamboyant du Saint-Esprit, il convertirait et transformerait davantage de cœurs, et serait comme le Filet d’or qui en attrape des milliers dans la Mer du Principe Mondain et les sort pour les entraîner jusqu’au Rivage, où elles pourraient s’asseoir dans le Repos et un grand rafraîchissement.
XV. Heureux ceux qui propageront ce Message Éternel de l’Évangile, qui peut atteindre aussi bien les Morts et les Prisonniers que les Vivants. Que cela ne paraisse pas difficile à dire, car le Christ est allé prêcher en prison aux Esprits qui avaient été si longtemps désobéissants. Cet Évangile m’est donné pour faire comprendre que c’est l’Amour et la Bonne Volonté qui doivent être prêchés jusqu’à ce que toutes les Régions, tous les Centres et tous les Mondes soient livrés à la Puissance qui les contraindra à s’abandonner eux-mêmes pour être métamorphosés en un nouvel Être créé. C’est pourquoi, ô Dieu, hâte-Toi d’envoyer Tes Messagers pour qu’ils proclament ce Jubilé Béni.
XVI. Certes, on pourra objecter ici que : Il peut être dangereux de publier universellement cette Doctrine selon laquelle après cette vie on peut espérer en la Restitution dans la même Gloire et dans la même Liberté que les Enfants de Lumière. En réponse à cette objection, je vous renvoie à un Traité intitulé Les Huit Mondes, etc., dans lequel sont exposés les Degrés de Châtiments et de Purifications qui préparent à l’admission dans les rangs et les ordres supérieurs destinés aux rachetés. Pour ce qui est de prendre la liberté d’être plus sauvage et plus méchant pendant que l’Âme est dans le Corps, nous pouvons conclure qu’elle n’en prendra pas l’occasion, parce qu’elle devrait alors passer par des Angoisses et des Tourments si amers qu’ils sont de nature à la décourager d’être diabolique dans sa Conduite, ne sachant pas combien de temps durera sa souffrance sous la puissance et la souveraineté du Prince cruel et ténébreux qui règne dans les Régions aériennes. Nous avons constaté, par exemple, que la Doctrine d’une Misère et d’un Supplice sans fin n’a guère contribué à terrifier les Pécheurs et à les détourner de leur mauvaise Voie, mais qu’elle en a en revanche plongé beaucoup dans le désespoir et incité ces désespérés à courir à l’aventure, étant donné que la Sentence est dite irrévocable et qu’ils seront réprouvés pendant toute les Éternités. Alors que si le Centre de l’Amour avait été correctement et dûment ouvert et manifesté, il aurait travaillé beaucoup plus naturellement et bienveillamment pour gagner la Volonté des pervers et des obstinés. Et je suis sûre que tant que cet Amour ne sera pas davantage affiché et déclaré, il n’y aura guère de Réformation ou de changement en vue de l’accomplissement de la Régénération.
XVII. Mais voici maintenant une autre Objection que je rencontre, à savoir que cette conception conduit à un Sentiment Papiste selon lequel si les Âmes, après cette Vie, peuvent avoir des espoirs en passant par des Purifications, cela peut trop cautionner ce qu’elles ont dénaturé. Mais qu’il s’agisse d’un Turc, d’un Juif ou d’un Papiste, nous ne devons pas rejeter ou écarter leur opinion pour la seule raison qu’elle vient d’eux ; il est très évident et très clair pour moi que ce que les Romanistes ont reconnu être leur Foi sur ce point, ils l’ont tirée de l’Âge Primitif où ils en étaient encore à une simple découverte de l’Évangile ; mais, depuis ce temps, ils l’ont corrompue et y ont mêlé leurs Rituels, et ont ainsi jeté le discrédit sur la vraie chose. Il est très important de le comprendre et de le connaître. En effet, combien de millions d’Âmes quittent leur Corps dans un état imparfait, bien loin d’avoir atteint une Stature Céleste, n’étant qu’en partie régénérées ? Quelles déceptions rencontrent-elles alors, lorsqu’elles sont hors du corps, pensant qu’elles doivent monter directement de la Terre au Ciel et entrer ensuite dans le Royaume du Mont Sion ? Ô combien rares sont celles qui ont atteint un tel degré de maturité dans le Christ, au point d’en venir à être glorifiées immédiatement de la même Gloire, à laquelle elles doivent plutôt parvenir par Degrés, après avoir été détachées du Corps. C’est donc par une grande bonté du sage Créateur que des Régions Intermédiaires sont préparées pour l’Ascension des Âmes qui meurent dans un bon état, et pour la Purgation de celles qui meurent dans un mauvais état. C’est ce que nous voyons dans le Christ Lui-même, qui monta d’abord au Paradis, avant d’entrer au Mont Sion et dans la Nouvelle Jérusalem. Vous trouverez plus de détails à ce sujet dans mon Livre imprimé en 1695 et intitulé Les Huit Mondes.
XVIII. Tout ce que j’ai à demander aux sceptiques qui ne peuvent recevoir ces paroles, c’est de faire la paix en eux et d’attendre sereinement que s’ouvre et jaillisse l’Amour Central dans leur propre Âme. J’étais moi-même opposée à l’acceptation de cette Doctrine Universelle, mais la Sagesse Divine m’a toujours appris à ne pas m’opposer à ce que je ne pouvais pas atteindre ou comprendre par moi-même. Je l’ai donc laissée reposer pendant quelques années après en avoir eu la Vision ; et, bien qu’étant bien informée et marchant en communion avec une Personne très digne qui avait ce Sentiment en elle, laquelle m’avait souvent incitée à examiner cette Doctrine et à la considérer comme une Vérité fondamentale, et donc à en être la Propagatrice, je ne pus toutefois y souscrire par la persuasion d’aucune Créature, jusqu’à ce que la Lumière, la Vie et l’Esprit du Christ s’imposent si fortement à moi que je ne pus m’empêcher d’y jeter un coup d’œil. Or, je ne m’attendais pas moins, lorsque je la publiai, à ce qu’elle fasse pleuvoir sur moi des Flammes de colère zélée, parce qu’elle était contraire aux Doctrines communément prêchées. Mais je connaissais bien le Fondement et le Terrain sur lequel je me trouvais, et je savais que, même s’il n’était pas enseigné et qu’il apparaissait à beaucoup comme une Étrangeté, la Gloire, la Beauté et la Force de l’Amour de Yahvé absorberaient comme le feu tous les Flots qui seraient jetés sur lui par la Mer écumante. J’attends donc dans l’espoir de voir survenir quelque chose de ce genre avant que le Jour de ma Vie ne s’achève. La joie de ce que j’ai vu sera claironnée parmi les Chœurs Angéliques.
XIX. JE passe maintenant au Deuxième Point, à savoir l’élévation de Lucifer et de toute sa Hiérarchie, qui est la grande Pierre d’achoppement et l’Obstacle, du fait qu’elle est considérée comme impossible, étant donné qu’ils ont prétendu s’élever au-dessus de Dieu lui-même, ce qui est considéré comme une Arrogance impardonnable. C’est pourquoi, bien que je n’aie pas de Fondement Scriptural sur lequel m’appuyer comme Argument fondamental pour rendre la chose manifeste, je dois suivre la ligne de l’Esprit du Christ jusqu’à la Révélation de celle-ci (qui peut venir en son temps pour être légitimée et consacrée par Lui), comme Il me l’a déclaré pour mon plus grand Émerveillement. Il m’a promis qu’Il m’expliquerait ce que je ne pouvais pas comprendre. C’est ainsi que l’Esprit commença et me dévoila la Voie et les Moyens qui pouvaient amener leur Restauration, laquelle devait se faire à travers de nombreux Âges, Révolutions et Vicissitudes destinés à se produire, bien qu’aucun Mortel n’en sache rien, ni ces Anges apostats eux-mêmes, ni aucun des Habitants de leur Royaume. Et en réponse à une interrogation sur ce sujet, il me fut dit qu’un merveilleux nouveau Mystère créationnel devait se révéler, pour réduire et ramener ce qui était tombé si bas dans l’Abîme ténébreux et s’était séparé du Principe de la Lumière et de l’Amour.
Le Révélateur de tous les Secrets m’a ensuite révélé que, lors du Jugement dernier, au moment de la Conflagration et de la fin des Corporéités éphémères, tous les Mondes capituleraient, tant les Vivants que les Morts : la Mer, l’Enfer et le Lac, toutes les Régions, tous les Principes et tous les Centres, toutes les Prisons et toutes les Demeures des Morts. Mais cette dernière Dissolution, d’après ce qui m’a été montré, ne doit pas avoir lieu avant qu’un certain laps de temps se soit écoulé après l’achèvement du Règne de Mille Ans. Alors les Livres des Comptes seront ouverts, et les grands Saints (du premier et du dernier Âge du Monde) siégeront avec l’Agneau comme Conseillers et Juges privés, et prononceront la Sentence dans Sa Nature sacerdotale, intercédante et miséricordieuse, et l’Agneau les appellera alors à Lui et les délivrera de la Domination, du Pouvoir et de la Tyrannie tourmenteuse infligés par le Prince ténébreux. C’est de là que naîtront les Repentirs et les Contritions, avec un Embrassement empressé de la Houlette d’Amour tendue par le grand Berger Princier. Dès lors, ces Principautés ténébreuses ne pourront plus les tenir en captivité et devront les céder à l’Amour rédempteur. Alors les Tribulations et les Épreuves les transperceront profondément lorsqu’ils se verront dépouillés de toute leur fougueuse Puissance et qu’ils deviendront si faibles et si pauvres qu’ils n’auront plus ni territoires ni sujets sur lesquels exercer une quelconque Domination. Ce revirement humiliera leur Orgueil et les obligera à une inconcevable Reddition. Lorsque cela se produira, la haute et noble Teinture de Vertu, qui de la pure Nature Éternelle s’est engendrée elle-même immédiatement de Dieu dans ces Anges au début, sera désormais remuée et éveillée par DIEU lui-même comme étant ce qui ne pouvait jamais être corrompu ou perdu. Et alors cette simple Source de Lumière s’ouvrant à eux leur fera découvrir l’ampleur de la hautaine Arrogance qu’ils avaient entretenue pendant des milliers d’années, dans une Dérision méprisante à l’égard de Dieu, de sorte que dorénavant ils embrasseront volontiers tout ce qui pourra favoriser leur Réconciliation avec Dieu leur Créateur. Il me fut ensuite révélé que les Myriades d’Anges saints et bons qui entourent le Trône du Père ont quelque chose de plus proche de la nature Sympathique (étant tous du même ordre et créés à partir de la même Matière céleste) et seront rendus coopérateurs de cette Œuvre, Dieu leur donnant la Mission et la Possibilité de les servir et de faire connaître la disposition du Père éternel de leurs Esprits à les accueillir et à les recevoir à nouveau après leur Abaissement et leur Effondrement dans leur propre Anéantissement. La Vierge éternelle, la Sagesse, sans laquelle rien n’a été engendré, jouera à ce moment son rôle de Mère indulgente à l’égard de ces Principautés déchues. Ceci est présagé comme constituant la plus grande des Merveilles que Dieu ait jamais réalisées, en changeant et métamorphosant la Férocité, l’Orgueil et l’Arrogance de ces Puissances rebelles en une douce et tranquille Constitution d’Esprit. Car il est sans contredit que les Fondations divines résident si profondément dans ces Anges déchus que Dieu doive, au terme de Ses diverses et multiples œuvres de Sagesse, restaurer et ramener à Lui ce qui est purement de Sa propre Essence, rendant nulles et non avenues toutes les Propriétés maléfiques qui se sont agrégées à cette pure Étincelle de sa propre Éternité. Cette Essence Éternelle, étant un Feu d’Amour inexpugnable qui s’élève du Centre de l’Amour en tant que souffle de DIEU et explose invisiblement, consumera et dévorera toute la Matière Diabolique. C’est ainsi qu’ils seront libérés et devront s’incliner avec obéissance devant le Grand Berger et Prince de l’Amour et de la Paix, en Le priant d’être leur Intercesseur, afin de pouvoir être rétablis dans leur ancien Trône de Dignité. Cependant, il n’y a nulle nécessité que leur nature soit assumée par le CHRIST, puisque leur existence est d’un autre type que celui des Créatures corporelles. C’est pourquoi l’Esprit du Dieu Tri-Un, acceptant de S’introduire dans cette partie éternelle qui était proprement la Sienne avant leur chute, ne peut qu’endiguer et renverser le Courant de la mauvaise Nature de cet Esprit orgueilleux, qui était prédominant. Voilà qui est grand et merveilleux, plus que le Miracle de l’Amour, de la Puissance et de la Sagesse de Dieu en tout ce qui a été manifesté jusqu’à présent.
XXI. L’autre Argument que nous avons pour confirmer cette Restauration, c’est que les Essences Éternelles de la Déité étant l’origine de leur premier être, elles doivent nécessairement retourner à leurs Êtres Angéliques primitifs ; car, en effet, si elles avaient été comme des Dieux par elles-mêmes et n’avaient pas dépendu du Créateur suprême, alors, on peut l’admettre, les Troupes assurant leur Pouvoir et leur Domination Diaboliques auraient été indissolubles ; elles auraient pu s’égaler à Dieu, et ne se seraient jamais soumises à aucun Pouvoir supérieur à elles-mêmes. Mais comme elles dépendent du seul vrai Dieu, Celui qui leur a donné leur véritable être, elles devront se soumettre et céder lorsque le Nombre des Âges sera complet et qu’elles verront que l’Humanité a été intronisée dans leur Principauté, lorsque sera ouvert le Fond le plus profond de toutes les Merveilles de l’Amour qui n’ont encore jamais été manifestées.
XXII. À la question de savoir comment ils trouveront de nouveaux Trônes, en tant qu’Anges Princiers, pour y être établis à nouveau, il est répondu ce que voici : Dieu a, dans le Principe Angélique, des Espaces d’Éternité si infinis qu’il peut créer et ériger de Nouveaux Trônes pour les y placer, ou bien étendre ce Principe Angélique autant qu’Il le jugera bon, pour la plus grande Joie et Exaltation de tous les nouveaux Êtres créés. Car s’il y a eu tant de Joie pour le retour du Prodigue et des Injustes, ou des ouvriers d’Iniquité, plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf Justes, que doit-il en être pour le retour et l’humble soumission de ces Anges hautains et orgueilleux qui, pendant tant de milliers d’années, auront offensé leur adorable et aimant Créateur ? Qu’avons-nous d’autre à dire à ce sujet que d’admirer la Hauteur, la Profondeur, la Largeur et la Longueur de l’Amour qui dépasse toute Connaissance et tout Entendement, lorsque le Christ délivrera tous les Royaumes, toutes les Puissances et toutes les Principautés, afin que l’Éternel Dieu tout-puissant puisse régner sur tout, partout et en tout. Qui ne se réjouirait pas d’entendre le son de la Trompette de ce dernier Jubilé, qui mettra fin à tous les Malheurs, à toutes les Malédictions, à toutes les Morts éternelles, afin qu’il n’y ait plus jamais de Chagrin, de Pleurs ou de Lamentations, dans aucun Principe, Centre ou Région que ce soit, pendant toute l’Éternité ? C’est ainsi que le Oui et l’Amen appose son Sceau sur ceci comme étant une Prophétie vraie et inviolable, qui s’accomplira lorsque les Âges du temps seront terminés selon le Conseil de la Triune-Déité.
XXIII. On objectera sans doute qu’il est nécessaire que le Rédempteur prenne sur Lui la nature angélique des Anges déchus, avant qu’ils puissent être restaurés. Il sera alors répondu que cela relève davantage du Père des Esprits, parce que les Anges n’ont jamais eu, pour se vêtir, une Corporéité semblable à celle de l’Homme, et aussi parce que le Christ aura alors remis le Royaume Adamique au PÈRE. C’est pourquoi, pour leur Restitution, il faudra le concours de toute la Déité dans un autre ordre que celui de l’Homme, car leur Transgression était d’un autre ordre que celui des Anges déchus. Et comme le Christ a été le Verbe créateur, par Lequel les Anges ont été créés en premier lieu, ainsi maintenant, dans un deuxième temps, il déplace dans le Père ce Mystère par lequel se fera la Réintroduction de Lui-même d’une manière spirituelle en faisant exploser ces Essences éternelles, de manière qu’elles puissent être ramenées à leur Existence primitive. Car le Fondement de son propre Être en elles ne peut jamais être annulé, ni devenir une Non-Entité.
XXIV. Et bien qu’il ait été permis par la Sagesse de Dieu qu’ils demeurent dans leur nature diabolique pour tenter les hommes et ouvrir le Mystère de l’Iniquité, afin que les diverses Merveilles puissent se manifester à partir du Principe ténébreux, cela ne doit pas durer plus longtemps que les Bornes connues de Dieu. Bien que je n’ose pas conclure positivement quant au Moment final de leur Règne et de leur Royaume dans la propriété du mal, il m’a été suggéré que leur Restauration pourrait commencer dans les 8000 ans après la première Création, où le Repos éternel de Dieu sera dans la Nouvelle Création comme il l’était dans l’Ancienne. L’Ancienne passera, et toutes choses deviendront nouvelles, de sorte qu’il n’y aura plus de Morts, de Tourments, de Peines et d’Angoisses. Car le Christ délivrera tous les Royaumes, Puissances et Principautés lumineux, purs et libres de toute inquiétude, afin que seul DIEU soit en tout et à travers tout, Se réjouissant et Se plaisant à voir autour de Lui Sa Famille composée d’Anges et d’Âmes pures et parfaites. Car tout ce qui était mauvais devra alors être englouti dans la perfection de la Bonté. Car il semble bien contraire à la Nature et à l’Être de la Bonté, de l’Amour et de la Souveraineté d’une Puissance qu’elle ait permis que le Flot et la Marée du Péché et du Châtiment demeurent aussi éternellement qu’Elle-même, dont la nature originelle ne consistait en rien d’autre qu’une Immense Clarté, Lumière et Amour, et qui réduira sans aucun doute tout ce qu’Elle a créé dans le même Être avec Elle-même. C’est ainsi que la Trinité s’assiéra au milieu de tous les Royaumes, Mondes et Régions, dans la Joie, le Plaisir et la Gloire, avec les Rachetés, qui chanteront un nouveau Cantique de Louanges et d’Éloges, qui n’aura jamais été chanté plus glorieusement à Celui qui a toujours été et qui ne pourra jamais cesser d’être l’AMOUR à travers toutes les Éternités. Je vous ai donc donné un compte rendu fidèle de ce qui m’a été ouvert et révélé par l’Alpha et l’Oméga ; mais je ne cherche pas à l’imposer plus loin que par la Lumière fameuse qui peut le rendre manifeste. Car n’est pas dans mon élément de contester sur des points de controverse, mais je propose seulement ceci à ceux qui, par une humble Enquête, pénètrent dans les Mystères et la profondeur des Conseils de Dieu, afin qu’ils parviennent à un jugement sain et juste sur ce qui concerne le Père éternel de tous les Esprits, de sorte que Justice Lui soit rendue quant à l’Universalité de Son Amour.
XXV. Et considérant que certains illuminés qui ont une grande vénération pour les écrits de Jacob Boehme objectent que, dans ses Principes, il semble contredire cette Universalité en ce qui concerne les Anges apostats, je dois reconnaître que Jacob Boehme a dévoilé un profond Fondement des Principes éternels, et qu’il a été un digne Instrument en son temps. Toutefois, il ne lui avait pas été donné ni le temps n’était venu de desceller cette Profondeur cachée. À chaque époque, Dieu a encore quelque chose à révéler de Ses Secrets, à l’une tel Don, à une autre tel autre, à mesure que l’Époque et le Temps s’y prêtent. Et ayant eu connaissance depuis des Arguments assez profonds d’un Illuminé boehmiste, qui pense avoir tiré de la Nature et des Écritures des Arguments si forts qu’ils pourraient infirmer la Restitution finale des Anges déchus, je ne m’en offusque pas, pour autant que je trouve quelqu’un qui soit en quête de la Vérité fondamentale. C’est pourquoi je les embrasse très tendrement, désireuse d’entretenir le lien indissoluble de l’Amour-Unité avec tous ceux qui sont de bonne volonté dans la Création déchue. Néanmoins, je dois prendre la liberté de maintenir ce qui est attendu de Dieu notre Créateur, c’est-à-dire la Justification du Dessein Éternel et du Conseil de Sa Volonté, en rendant manifeste cet AMOUR, que l’on appelle la chose parfaite qui doit engloutir tout ce qui est imparfait, ce qui se produira dans la plénitude des Temps, ou des Âges des Temps, lorsqu’Il rassemblera et sauvera tout ce qui est perdu.
XXVI. Mais il y a une objection principale qui semble très nettement fondée, à savoir que la Racine du Péché était de toute éternité, comme Dieu lui-même. Nous répondons à cela en niant que Dieu ait donné une existence à quoi que ce soit en dehors de Lui-même où l’on puisse trouver la Racine du Péché. Car Lucifer a été créé à partir de la pure Nature Éternelle, avec toute sa Hiérarchie, étant du même Moule que ces Anges qui n’ont pas quitté leur première Demeure comme eux, mais qui n’ont fait qu’éveiller et faire jaillir une source d’où est née une Ambition de se faire Dieu ou, du moins, de devenir indépendant de Lui. Et bien qu’il n’y eût pas de Loi, selon ce que Dieu avait donné à Adam, Loi par laquelle le Péché et la Désobéissance étaient connus, il y avait cependant une Loi dans la Nature éternelle, qui consistait à maintenir tout en Harmonie et en Gouvernement. Les ténèbres en Dieu ne s’opposaient pas à sa Lumière, ni la Colère à l’Amour (à supposer qu’il y ait eu de la Colère en Dieu) ; tout concourait à illustrer l’immensité de l’Amour et de la Bonté. De sorte que rien de ce mal ne pouvait être dit engendré éternellement de Dieu dans le Principe Angélique, d’où ils étaient sortis comme du Sein de l’Éternel Matin. Mais en quittant cette Nature douce et tendre, ils ont éveillé en eux une Forme monstrueuse. Et comment cela s’est-il produit ? En essayant et en éprouvant la force de leur Esprit de Feu jusqu’où ils pouvaient l’étendre en ce qui concerne la Souveraineté de la Puissance par laquelle ils se seraient égalés à leur Créateur. Or, ils y ont échoué et en ont conçu du dépit, ce qui a éveillé en eux l’envie, qui les a poussés à prendre leur revanche sur la simple Innocence d’Adam. Mais là aussi, perdant leur emprise, ils durent se soumettre à celui qui conteste le droit à tous les Esprits éternels. Ainsi, bien que Dieu ait permis pendant un certain nombre d’âges que ce Prince des Ténèbres règne, gouverne et ait son Royaume dans ce Monde et dans les Régions aériennes, il ne le permettra pas encore pour longtemps, et alors se manifesteront les diverses Merveilles, aussi bien dans l’Orbe de Lumière que dans l’Abîme ténébreux. Ces Merveilles serviront à mettre en évidence les Profondeurs insondables du Principe Angélique d’Amour, avec leurs Merveilles, lorsque Lucifer sera à nouveau intronisé en grande pompe grâce à l’Humilité et à la Pureté. Car il n’a fait que quitter sa Demeure (Jude, v. 6), mais pas au point de ne plus jamais y revenir. Dieu a réservé cela pour une Merveille étonnante au-delà de tout ce qui peut être conçu. En effet, ceux qui ont le plus méprisé, dédaigné et blasphémé l’Amour seront les Sujets par lesquels il sera prouvé qu’il a une profondeur sans fin, telle qu’aucun être créé ne pourrait jamais l’espérer ou y croire. Qu’on ne croie donc pas qu’il soit impossible à Dieu de déshabiller cette étrange et monstrueuse Figure par laquelle ils s’étaient faits Diables, ni qu’il lui soit difficile de mettre à nu sa propre et pure Essence Angélique en eux, telle qu’elle fut d’abord engendrée, en les faisant passer par le Sein Éternel où ils furent d’abord conçus, et de leur rendre ainsi leur brillante Image et leur Nature Angélique, afin de les admettre dans la Fraternité de leurs Compagnons angéliques. Ici ne peuvent se déployer les Joies, les Louanges et les Gloires dont les Cieux tout entiers seront remplis, lorsqu’ils seront installés dans leur première Dignité avec la plus grande Humilité, qui sera leur Vêtement. Mais avant que cela n’arrive, il se produira de nombreux âges d’étranges Révolutions, jusqu’à ce que la grande variété des étonnantes Puissances laborieuses soit manifestée à la fois dans l’Abîme ténébreux et dans la Lumière.
XXVII. Si l’on dit que les Démons sont si élevés qu’ils ne consentiront pas à un Traité avec Dieu sur leur assujettissement, il est vrai, je l’accorde, qu’ils le sont et qu’ils doivent l’être encore, jusqu’à ce que la plénitude des temps fasse mûrir les plantes de ce qui doit être apporté dans le magasin de Dieu. Que personne ne pense que la férocité et l’orgueil diaboliques les plus exacerbés puissent l’emporter sur la Grâce, la Pitié, la Compassion et l’Amour de Dieu ; même si les Esprits Diaboliques sont enchaînés les uns aux autres comme des maillons de fer, ils seront jetés dans une Fournaise ardente où le Marteau de la Puissance les battra, les fondra et les amènera, par le contact enflammé de la Divinité, à la Figure que Dieu leur a assignée. De sorte qu’il ne restera rien du Mal diabolique et vénéneux du Péché. Le Péché ne peut être considéré comme aussi éternel que Dieu, mais il est indéniable qu’il doit avoir son Temps et sa Fin. Dieu a préparé un Antidote plus puissant que ne l’était le Poison éveillé, et qui guérira tous les Êtres créés par Dieu. Et même si l’Esprit du Dragon s’élève jamais aussi haut, il se peut que ses Ailes soient tellement rognées qu’il ne soit plus capable de dominer et d’emporter au loin cette précieuse Teinture curative et rédemptrice, et qu’il soit forcé de tomber et de s’affaisser devant la Puissance de Michel, à qui appartiennent de plein droit la Victoire et le Salut.
XXVIII. On objecte encore, à propos du Châtiment, que la Sentence du Christ est éternelle, que le Ver ne meurt pas et que le Feu ne s’éteint pas. Comment cela s’entend-il ? En vérité, cela ne peut s’entendre que par le regard divin de l’Esprit éternel, qui voit dans les profondeurs de Dieu et en interprète le sens. Il m’est donc montré que la Tête du Serpent sera brisée, que la force de cette Vie sera anéantie, que le Ver, qui est l’Aiguillon du Péché, sera transformé, et que la Nature Diabolique sera chassée, grâce à l’Essence-racine de la Déité, qui revivra dans sa douceur primitive de Pureté et d’Amour. On peut donc en conclure que si le Ver ne meurt pas, mais vit aussi longtemps que cet État, ou même que le Temps lui-même, il sera cependant transformé, lorsque le Temps cessera, par cette Puissance invincible qui transmue toutes choses en son propre Être et sa propre Ressemblance. Car si les Corps vils seront renouvelés et rendus transparents et glorieux, de même, par la Toute-Puissance créatrice, l’Esprit vil, avec toutes ses Propriétés diaboliques, sera amené à une nouvelle Déiformité. Car dit le Oui et l’Amen : Voici que je vais faire toutes choses nouvelles ; rien ne sera oublié, ce qui inclut l’ensemble de tous les Êtres créés.
XXIX. Mais on pourrait objecter que l’Esprit du Feu ténébreux doit demeurer, sinon la Lumière ne pourrait subsister, puisque le Feu puissant est la Racine de la Lumière et que, par conséquent, le CHRIST et toute la race Adamique disparaîtraient s’il était enlevé. En réponse à cela, j’admets qu’il est vrai que le Feu puissant est la Racine, et que le Monde de la Lumière ne peut exister sans lui. Mais ce Feu est resté en Dieu sans violation ni rupture de l’Harmonie, et la Lumière, comme elle en était issue, a resplendi dans le feu et l’a rendu tout brillant. Mais lorsque Dieu créa les Anges et qu’ils furent ramifiés distinctement, ils découvrirent où se trouvaient leur Puissance et leur Force, et ils furent tellement éveillés qu’ils ne purent en comprendre la Nature et les Conséquences. C’est ainsi que la troupe de la pure Nature Éternelle ayant été rompue et les Formes Éternelles séparées, les Ténèbres et la Colère ont pris le dessus sur la Lumière et l’Amour qui étaient en elles, ce qui n’était qu’un acte imparfait d’un Être créé, après que l’Œuvre eut été sortie parfaite de la Main du Créateur. Ainsi, cette confusion et ce désordre provenant d’une Créature impuissante ne peuvent être supérieurs à l’Amour et à l’Omnipotence du Créateur, ni être fixés au point de ne plus pouvoir être modifiés. Car même la Puissance Magique de leur Volonté n’est pas Naturelle et Éternelle, mais Préternaturelle et Temporaire, subsistant sur leur propre Fondation créaturelle et sablonneuse, qu’ils ont eux-mêmes formée, et non sur le Roc inébranlable qui était avant tous les Âges. Par conséquent, tout ce qu’ils ont construit sur leur propre Fondation, avec ce qui est Préternaturel et Temporaire en eux, doit tomber ; mais ce qui est Naturel et Éternel (qui est, dans la Volonté, une tendance vers Dieu) jaillira à nouveau et s’exercera à partir de la Particule et de l’Essence pures et parfaites qui restent immuables en eux, bien que sous le voile et la couverture des Ténèbres, qui ne peuvent pas les comprendre. C’est ainsi que l’on peut dire : « L’Enfer, la Mort, la Destruction et le Lac proviennent d’eux-mêmes ; mais le Secours et le Remède sont en Celui qui est le Premier-né de la Création ; et qui, comme il est l’Alpha, non seulement de la Race Humaine, mais aussi de la Race Angélique, où il se tenait auparavant, doit être l’Oméga dans leur Restauration et leur Achèvement. Il a le droit est de racheter tout ce qui est perdu, leur Chute étant une perte dans son Royaume, qu’il a tout pouvoir de réparer et de recouvrer. De sorte que le Feu reste la Racine de la Lumière, comme il l’était en Dieu dans l’Unité et l’Harmonie, et qu’il doit en être ainsi dans tous les Mondes sans fin.
XXX. Et bien qu’il y ait eu et qu’il puisse y avoir, pendant plusieurs Âges, un Gouffre infranchissable et un Mur de séparation, le Grand Restaurateur de toutes choses le franchira et y ouvrira un passage qui sera la Voie d’accès de toutes les Âmes et de tous les Esprits éternels à ces nouveaux Trônes et à ces nouvelles Demeures qui leur sont préparés.
XXXI. Je vais maintenant conclure ce point comme ayant exposé tout le Conseil de Dieu, tel qu’il m’a été ouvert, et je ne doute pas qu’il ne satisfasse ceux qui, humbles et vrais Esprits de recherche, désirent connaître l’Étendue et la Latitude de l’Amour de Dieu. Je n’ai que cette demande, cet avertissement et ce conseil à formuler : non pas selon la faiblesse de la Chair, mais selon la Sagesse et la Lumière de l’Esprit Éternel. D’où l’avertissement à tous de rompre avec ce qui a été traditionnellement admis contre ce point, et de ne pas prendre d’Armes de Guerre contre le Dieu d’Amour en limitant ce qui est sans limite, car, si l’on agit ainsi, il ne pourra pas le prendre en bonne part. Il est bien préférable de prendre le parti de la première Cohorte indissoluble, par laquelle toute l’Unité et l’Harmonie bienheureuses peuvent être restaurées à nouveau, dans la partie finale des divers Théâtres de la Vie, laquelle partie met en évidence la Sagesse, l’Amour et la Puissance suréminentes et merveilleuses de Dieu le Créateur. C’est pourquoi je conseille, non pas moi, en fait, mais l’ÉTERNEL lui-même, que toute personne ne comprenant pas clairement ce qui précède reste dans le calme de son esprit et n’attise pas un Zèle malavisé à son encontre ; mais plutôt qu’il laisse cette question en suspens jusqu’à ce que le Jour se lève et que les Ombres de l’Ignorance se dispersent.
XXXII. Il est également conseillé à chacun de s’occuper de l’Œuvre en cours, qui est d’opérer le Salut par le Purgation de la Régénération, et d’être renouvelé par la Naissance du Saint-Esprit en eux. C’est ainsi qu’ils pourront être préservés des Souffrances et des Châtiments qui, dans ce Monde ou dans d’autres Régions, les purifieront et les rendront aptes à s’unir au Christ, notre Chef parfait. Car sans Embellissement et sans Transformation en la Perfection de la Sainteté, nul ne peut espérer voir le visage du brillant Corps de Gloire. J’ai raconté en détail ce processus dans les livres qui ont été publiés, et en particulier dans celui qui, en cette année 1697, a été publié dans le JOURNAL, et qui s’intitule UNE FONTAINE DE JARDINS. Par tout cela vous pouvez bien comprendre qu’en soutenant cette Restitution Universelle, je n’ai pas toléré ou encouragé quoi que ce soit de la Liberté, comme certains l’imputent à cette Doctrine.
XXXIII. Je suis certaine que si elle était reçue et comprise de la manière la plus profonde et la plus juste, elle renverserait les fortes emprises du péché et amènerait des millions d’âmes, encore sombres et ignorantes, à pleurer et à sangloter. Lorsque l’Amour les transpercera, il leur ouvrira les yeux au point de les faire pleurer et se lamenter d’avoir si longtemps vécu en méprisant et en piétinant le Sang de l’Alliance de Grâce et d’Amour. Je vois, dans l’Esprit de Prophétie, que le temps est proche où la Trompette de l’Amour retentira au point de les faire venir des quatre vents et des coins sombres de la Terre, pour se nourrir du Festin d’Amour qui sera préparé, mais que les mains souillées ne pourront toucher. Car il y aura un Charbon d’Amour et de Vie provenant de l’Autel, qui se répandra pour toucher et purifier ceux qui sont restés longtemps sous la Mort du Péché.
XXXIV. Tel est le Message évangélique qu’il m’a été donné de faire entendre ; et bienheureux ceux qui auront la même Mission, en tant que témoins surgissant pour déclarer la même chose, leurs pieds chaussés des Sandales d’Or de l’Amour, de la Paix, de la Pureté et de l’Unité, se tenant sur une Terre Sainte, afin que leur Trompette de Salut puisse se faire entendre sur toute la Terre.
XXXV. Car voici venu le Jour et l’Année favorables pour attirer et amener vers une telle avenue, en étendant ce filet d’Amour doré, autant d’âmes qu’il sera possible d’y rassembler pour y constituer la Superstructure du Temple-Corps spirituel. Ce qui sera si magnifique que le Jour de Salomon sera renouvelé avec beaucoup plus de sublimité, parce que ce Temple tout spirituel sera compacté et construit avec des pierres qui étincelleront comme l’Œil flamboyant de l’Alpha et de l’Oméga. La Vertu d’attraction de ce Temple sera telle qu’elle attirera les Potentats de la Terre. Car, de même que la Reine de Saba vint à Salomon pour admirer la magnificence de la Cour et du Temple du Seigneur, de même, en vérité, il y aura de tels empressements d’Âmes éveillées par la Trompette de l’Amour qui apporteront louange et renommée à Celui qui aura fondé le Temple et dressé les Piliers oints de celui-ci, qui seront également honorés par leur pierre de fondation principale. Les offrandes ne manqueront pas non plus, pour que le Temple soit ferme et solide, et qu’il s’élève encore dans ses degrés de Gloire, à mesure qu’on y ajoutera chaque jour des Pierres brillantes et pures. Nous pouvons donc espérer que le glorieux Seigneur ne s’éloignera pas longtemps de son Corps-Temple, mais qu’il descendra, comme un époux sur son épouse, pour déployer sa Bannière d’AMOUR. Cette bannière sera d’un éclat si terrible que la Terre entière sera illuminée de sa Gloire. Tels seront le Pouvoir et le Règne de notre SEIGNEUR. Lorsque sa Fiancée du Temple sera rassemblée et préparée, il ne manquera pas d’apparaître, et toutes les Colombes en deuil seront réconfortées et réjouies par sa présence. Ce sera la joie des Anges là-haut, avec les Saints parfaits, comme celle des Sanctifiés et des Régénérés ici-bas ; lesquels, d’un Son harmonieux, pourront s’écrier : Le Seigneur Omnipotent dans son Royaume est venu sur la Terre pour régner, avec tout son Train Royal, Sacerdotal et Prophétique. De même, pour tous ceux qui croient, attendent et espèrent que ton Royaume vienne, il s’accomplira très certainement en son temps, dans une grande Puissance et une grande Gloire. Hâte-toi donc, ô Fidèle et Grand Amen, de faire en sorte que nous (qui sommes tous rassemblés dans le Corps du Temple) puissions chanter le Chant du Salut dans le Triomphe et la Victoire. Amen ! Amen !
Rev. v. 13.
Bénédiction, Honneur, Gloire et Puissance à Celui qui est assis sur le Trône et à l’Agneau, aux siècles des siècles.
Hallelu-JAH.
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Annonce.
Pendant que ces feuilles étaient sous presse, un traité manuscrit intitulé Entretiens sur la Restitution Universelle de la Création, entre Dosithée et Théophile a été envoyé de Hollande par la poste à l’éditeur du présent document. La même doctrine y est examinée avec précision et affirmée selon une autre méthode et à partir d’autres arguments.