Une femme sensible

 

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

 

le Marquis de SÉGUR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est, dans notre histoire, une génération de femmes intéressantes et curieuses entre toutes. Ce sont celles qui, venues au monde dans les dernières années du règne de Louis XV, ont connu les délices légères et les futilités aimables du temps que Talleyrand proclamait le plus charmant et le plus doux à vivre, pour traverser ensuite, presque sans transition, les tragiques épouvantes de la Révolution. Celles-là ont eu l’emploi, à la plus haute puissance, des qualités les plus gracieuses et des vertus les plus généreuses de leur sexe, tour à tour – et parfois simultanément – avec la même aisance, coquettes et intrépides, frivoles et héroïques. Et le plus surprenant, c’est qu’au sortir de la tourmente, celles qui ont survécu se sont retrouvées, la plupart, toutes pareilles à ce qu’elles étaient la veille du cataclysme. Il semblerait que l’ouragan eût passé sur leurs têtes sans troubler le fond de leurs âmes. La secousse avait éveillé les vieilles vertus héréditaires de dévouement et de vaillance ; le calme revenu a laissé refleurir l’humeur facile et la molle insouciance.

De cette espèce de femmes, Delphine de Sabran, marquise de Custine, est un spécimen accompli. Presque célèbre en son vivant, puis promptement oubliée, la voici qui sort de sa tombe. Après Bardoux, après Chedieu de Robethon, après la fine esquisse qu’a tracée d’elle André Beaunier dans l’adorable étude sur Trois Amies de Chateaubriand, M. Gaston Maugras lui consacre à son tour une biographie dans les règles, copieuse et substantielle, riche en documents inédits. Essayons, après lui, de dégager certains traits caractéristiques de cette agréable figure.

 

Elle vint au monde le 18 mars 1770. Sa mère, la comtesse de Sabran, avait vingt et un ans, son père en avait soixante-dix. Quatre ans plus tard, Delphine se vit dotée d’un frère, qu’on appela Elzéar. Puis le comte de Sabran mourut, laissant une veuve de vingt-cinq ans, qui fit, comme chacun sait, les délices de son siècle. Les lettres de cette charmante mère au chevalier de Boufflers – l’ami qui occupa pendant vingt ans son cœur avant de lui donner son nom – nous peignent l’enfance de Delphine sous des traits qui laissent peu prévoir ce que devait être sa vie. C’est alors, au physique, une grosse fille dodue et joufflue, la tournure gauche, la taille épaisse. « Enfin, tout cela est horrible ! » conclut cette mère sans illusion. Au moral, même disgrâce : « Son esprit se développe lentement, ainsi que ses idées.... Elle en a peu, mais elles sont fort justes », ajoute-t-elle. Pour hâter l’éclosion, on la pourvut, en même temps qu’Elzéar, d’un précepteur, nommé Bernard, que recommanda d’Alembert et qui fut pris, les yeux fermés, sur cette seule recommandation. Il garda cet emploi huit ans ; au bout de quoi, un hasard révéla que ce Bernard, d’accord avec la femme de chambre, dont il était l’amant, ne songeait à rien moins qu’à empoisonner ses élèves, pour jouir plus tôt de la pension promise à la fin de l’éducation. Le précepteur fut jeté en prison, et madame de Sabran, jugeant Delphine suffisamment préparée à la vie, ne pensa plus qu’à l’établir par un mariage avantageux.

Armand de Custine, fils du général de ce nom, riche et de bonne naissance, s’offrit à ce moment et fut aussitôt agréé. La noce eut lieu à la fin de juillet 1787. Les époux n’avaient pas trente-six ans à eux deux et ce couple d’adolescents semblait assez bien assorti, Armand aimable, instruit et bien de sa personne, Delphine fort séduisante, assurent tous ceux qui l’ont connue. À vrai dire, le portrait mis en tête du volume publié par M. Maugras justifie mal cette opinion. Le visage est bouffi, les yeux trop écartés, le menton trop charnu et la bouche trop petite ; bref, un ensemble un peu lourd et mièvre à la fois. Mais une merveilleuse chevelure blonde, un teint éblouissant, des dents de perle, un sourire enchanteur, faisaient, dit-on, oublier ces imperfections. Boufflers l’appelait « la reine des roses ».

Puis, elle était d’une coquetterie savante ; elle avait une âme de conquête ; plaire était son premier souci et sa constante étude. Peu d’hommes savent résister à des avances aussi flatteuses ; Delphine eut souvent l’occasion de s’en apercevoir.

Cette coquetterie, peut-être d’abord innocente, fut la pierre d’achoppement au bonheur du nouveau ménage. Custine s’en offusqua, se plaignit, n’obtint rien et battit en retraite. Un grand froid s’établit entre eux, et la naissance de deux enfants n’amena nul rapprochement des cœurs. Dès lors, s’inaugure pour Delphine l’existence affolée, l’existence d’aventures, qui occupera toute sa jeunesse, et même une bonne partie de sa maturité. Elle apporte, d’ailleurs, à ses multiples expériences une âme sensible, aimante, une relative ingénuité, des sincérités successives. Elle s’imagine chaque fois qu’elle a trouvé le vrai bonheur et, dès qu’une illusion s’envole, il surgit à sa place une illusion nouvelle. Par les lettres de l’héroïne à son frère Elzéar nous connaissons, dans le plus grand détail, l’histoire de toutes ses espérances, de toutes ses déceptions et de tous ses recommencements.

Elzéar, en effet, – et le trait est bien de l’époque – est le confident de sa sœur, son conseiller intime, au besoin son commissionnaire pour les affaires sentimentales. Elle ne lui cache rien, et de rien il ne s’effarouche. Elle copie pour lui les billets de ses adorateurs, et il la guide pour les réponses à faire. De ce rôle délicat il s’acquitte avec gravité, avec autorité, avec une émotion candide, si bien que la morale, prête à se révolter, est presque désarmée par cette stupéfiante inconscience.

 

C’est au sortir de la Terreur que ce rôle d’Elzéar apparaît dans tout son éclat. La tourmente révolutionnaire avait été rude aux Custine. Ils en avaient pourtant salué l’aurore avec un fougueux enthousiasme. Le général avait rapporté d’Amérique des idées avancées, et il avait à tous les siens inculqué ses principes, la haine du pouvoir absolu, l’amour de la démocratie. Armand, son fils, s’était, dès 1789, jeté, comme son père, tête baissée, dans le courant du jour. C’était l’un des rares points où une espèce d’accord régnât entre sa femme et lui. Il n’est jusqu’à leur fils, qui dès l’âge de trois ans, ne se montrât bon citoyen. « C’est un enragé démocrate ! » écrit Delphine avec orgueil. Tout cela ne put empêcher que le général, le premier, puis Armand, quelques mois après, ne marchassent à la guillotine. Delphine elle-même, arrêtée comme suspecte, fut enfermée tout d’abord à Sainte-Pélagie, ensuite à la prison des Carmes, d’où elle ne sortira qu’au lendemain du 9 thermidor.

Derrière les murs de cette prison se déroulera la première idylle de sa vie. Aux faciles amourettes et aux galanteries de passage succède – à défaut d’une forte passion, à laquelle sa nature s’oppose – un sentiment aussi profond que le permet son âme de papillon. Parmi ses codétenus était le général de Beauharnais, premier mari de celle qui, dix années plus tard, sera l’Impératrice. À peine eut-il connu Delphine qu’il tomba sous son charme ; elle se laissa toucher, et leur amour eut la douceur amère de ces tendresses fragiles qu’un grand péril menace et sur lesquelles plane l’ombre de la mort. Ces joies occupaient toutes les heures qu’ils pouvaient dérober à la surveillance des gardiens. Le reste de leur temps était employé à s’écrire.

L’arrivée dans la même prison de Joséphine de Beauharnais ne troubla pas ces effusions ; le roman continua sous les yeux indulgents de l’épouse légitime. Delphine et Joséphine contractèrent même une amitié qui survécut à leur libération. Elles étaient bien de la même race et faites pour se comprendre.

Cet édifiant accord se poursuivit jusqu’à l’instant fatal. Le jour où Alexandre de Beauharnais reçut l’ordre d’appel devant le sanglant tribunal, il écrivit à Joséphine pour l’assurer, dans un billet ému, de son « attachement fraternel » ; ensuite il fut trouver Delphine, lui prodigua les consolations les plus tendres et lui remit « une bague arabe », qu’elle lui jura de porter toute sa vie. Le lendemain, la prison des Carmes comptait deux veuves de plus, deux veuves également désolées.

Elzéar, alors émigré, était, bien entendu, tenu par sa sœur au courant de ces péripéties. D’ailleurs, au cours de leur idylle, Delphine et Alexandre mêlaient sans cesse à leurs plus doux propos le nom de « cet admirable jeune homme », et les billets de l’amoureux sont remplis d’effusions sur « cet être surnaturel », qu’il n’avait jamais vu. « Ah ! ma chère Delphine, écrit-il, si, comme toutes les probabilités l’indiquent, tu me survis, et si un jour heureux te rapproche jamais d’Elzéar, dis-lui qu’il était dans mon cœur avec toi, à mes derniers instants, et qu’il aida à augmenter le charme de notre liaison. Appelle son intérêt sur ma mémoire, en lui disant combien j’étais tendre ! » Elzéar, fortement ému, ne veut pas se montrer ingrat : « Ma sœur, dit-il, je suis touché jusqu’au fond de l’âme en lisant les expressions dont se servit ton amant pour te parler de moi. À présent que tu m’as prouvé que c’était l’être selon ton cœur, je lui rends toute la justice que son amour mérite... »

Aussi exhorte-t-il sa sœur à lui rester toujours fidèle : « Quel amant assez présomptueux oserait être le rival de l’amant qui n’est plus ! La voix de ton frère retentira dans l’avenir pour te rappeler ton Alexandre... » Et, dans une apostrophe dramatique, il s’adresse à l’ombre du mort, lui promet d’entretenir son culte : « Oui, Alexandre, je te le jure à la face du Ciel et sur l’autel de mon cœur, je ferai tous mes efforts pour l’empêcher de t’oublier... Tu pourrais t’anéantir dans le cœur de Delphine ! Elle pourrait donner un vainqueur à ton souvenir ! Non, elle ne serait plus ma sœur... Elle n’eût pas été digne de t’aimer !... »

On m’excusera d’avoir voulu citer ce dialogue surprenant. C’est un document capital pour la psychologie de l’époque révolutionnaire. Rien ne nous fait mieux pénétrer au plus intime d’un temps où tout était renversé et détruit, jusqu’aux pudeurs élémentaires et aux hypocrisies mondaines.

Même « amoralité » dans le commerce épistolaire que Delphine entretient avec sa mère, la comtesse de Sabran. C’est d’un ton attendri qu’elle lui parle toujours du « cher beau-père », comme elle appelle Boufflers, c’est-à-dire de celui que madame de Sabran a choisi de longue date pour embellir son existence et pour consoler son veuvage. « Je suis digne d’être sa fille, car je l’aime tendrement », écrit madame de Custine à sa mère. Lorsque vingt années d’attachement aboutissent finalement à un mariage en forme, Delphine s’en réjouit de grand cœur : « Marie-toi bien vite ! Que je serais heureuse d’être à ce mariage ! Pourquoi cela n’a-t-il pas été plus tôt ? » Même, l’idée lui paraît si bonne, qu’elle songe à suivre cet exemple : « Que deviendrai-je, ma mère, quand mes belles années seront passées ? Adieu les adorateurs, adieu les obligeants ! Je ne serai bonne à rien, nécessaire à personne. Belle fin !... Je n’aurai pas comme toi, dans mes années sérieuses, un tendre et unique ami. » La conclusion s’impose : « Je voudrais me marier. Mais où est le mari ? Voilà le hic ! » Elle n’est pourtant guère difficile : « Un homme riche et d’environ cinquante ans, même plus vieux, me serait égal. Où le trouver ? Cherche de ton côté. Oui, cherche-moi un mari riche et vieux. » Tel est, entre une mère et sa fille, le ton de la correspondance.

 

Le mari rêvé ne vint pas, mais, peu d’années après, la destinée mit sur sa route l’homme qui devait venger tant de prédécesseurs oubliés ou trahis, François-René de Chateaubriand. Treize ou seize ans plus tôt, vers 1787, Delphine et lui s’étaient rencontrés dans le monde, lui petit officier obscur, elle jeune mariée, presque une enfant. Nul battement de leurs cœurs ne leur avait fait alors pressentir ce que l’avenir leur réservait. Ils se retrouvèrent en présence en l’an 1803, René illustre et adulé, Delphine dans l’éclat rayonnant de la trente-quatrième année. Et tout de suite le roman s’engagea. Le premier billet de René dénote déjà un ardent enthousiasme : « Je ne vis plus que dans l’espérance de vous revoir. De grâce, un mot, un seul mot, pour m’aider à passer la journée. » Il languit dans l’attente d’une « sainte apparition » qui vienne « visiter sa demeure ». La sainte apparition ne tarde pas beaucoup et, pendant quelque temps, c’est une félicité sans nuage, qu’interrompt, trop tôt à leur gré, le départ de Chateaubriand pour Rome, où il va consoler les derniers jours de madame de Beaumont. Car le grand homme n’a jamais craint les situations compliquées.

Le retour de René, après la mort de madame de Beaumont, amène une ère de calme et de douceur entre les deux nouveaux amis. On se voit tous les jours librement, sans mystère. Delphine présente son « parfait ami » à sa mère, qui lui fait grand accueil, et c’est dès lors une vraie vie de famille, qui a toute la sérénité et toute la paix de l’innocence et qui, dans la saison d’été, se poursuit à Fervacques, la belle demeure normande achetée par madame de Custine.

Delphine est si heureuse, elle se sent la conscience si pure, que, pour la première fois depuis sa tendre enfance, il semble, à certaines heures, qu’elle retrouve une âme religieuse. La première communion de son fils l’attendrit jusqu’aux larmes ; elle en trace un tableau touchant, qui édifie sa mère, mais qui lui attire par ailleurs une grave et sévère mercuriale : « Je parierais, écrit l’auteur du Génie du Christianisme, que votre fils ne sais pas un mot des principes de la religion... Tout cela n’est bon que lorsque les enfants ont été longuement et sagement instruits. Vous faites communier votre fils, qui n’observe pas seulement la simple loi du vendredi et qui ne va peut-être pas à la messe du dimanche... Voilà ce que vous avez gagné à raconter cela à un Père de l’Église, très indigne sans doute, mais toujours de bonne foi, faisant d’énormes fautes, mais sachant qu’il fait mal et se repentant éternellement. »

Ce surprenant mélange de religiosité, de galanterie, d’orthodoxie, de badinage, n’est-il pas représentatif de cette société singulière, placée aux confins de deux siècles ? Le XVIIIe est encore proche et la vague révolutionnaire n’en a pas effacé l’empreinte. L’esprit nouveau qui souffle sur le monde a bien pu modifier les cerveaux, non les âmes.

L’année suivante voit le début des désillusions et des peines. Les premières ardeurs de René sont déjà refroidies, laissant place à un attachement sincère, mais tiède, languissant et distrait. Il vient en visite à Fervacques, mais il mène avec soi un ami, le fidèle Chênedollé, car il redoute l’épreuve du tête-à-tête et la monotonie des champs. Lorsqu’il s’en va, sa dernière phrase est pour recommander à madame de Custine de ne pas lui écrire longuement. Et voici de quel ton il remercie la maîtresse du château : « Je regrette Fervacques, les carpes, vous, Chênedollé et même madame Auguste... Tâchez donc de faire niveler le billard, d’arracher l’herbe pour qu’on voie les brochets, d’engraisser les veaux, de faire pondre aux poules des œufs moins gris et plus frais. Quand tout cela sera fait, vous m’avertirez, et je verrai s’il est possible de me rendre à Fervacques. » À ces sèches plaisanteries s’étonnera-t-on qu’elle réponde mélancoliquement : « Il y a des endroits dans votre lettre qui m’ont fait bien du mal. »

De mois en mois, maintenant, le refroidissement s’accentue. Le Génie, comme l’appelle Delphine, devient quinteux, inégal, irascible. Moins il donne et plus il exige. Lorsqu’il se sent des torts, il s’empresse de faire des reproches : « Je parie que vous me ferez encore la mine... Je vous déclare que, si vous me recevez avec une mine renfrognée, vous ne me verrez qu’une fois... Allons, la paix. Arrivez, confessez vos péchés, je vous reçois en miséricorde. » Il n’est pas que les femmes pour se défendre en attaquant.

Delphine supporte tout avec une patience méritoire. Elle ne se plaint même pas, quand, chassée par d’autres caprices du cœur de l’inconstant, elle voit la vive tendresse d’antan faire place à la simple amitié, une amitié d’ailleurs singulièrement intermittente, qui, des années entières, reste engourdie et silencieuse, puis se réveille à l’improviste avec des protestations de ce genre : « Je reviens de partout, vous le savez, et on ne peut se soustraire à mon éternel attachement. » Une seule fois, une plainte lui échappe, quand, à la mort de sa belle-fille, qu’elle aimait tendrement, elle ne reçoit de lui aucun témoignage de souvenir, aucune marque de sympathie : « J’espérais, écrit-elle, que, depuis que nous étions si malheureux, M. de Chateaubriand penserait plus à nous... Mais rien n’a le pouvoir de le forcer à penser à ses amis ! » Si jamais la douce petite âme, l’âme gentille de Delphine, fut, comme il est permis d’en douter, capable d’une réelle souffrance, c’est sans doute à Chateaubriand qu’elle dut cette initiation douloureuse...

 

En juillet 1826, Delphine, frappée par un mal implacable, prête à partir pour Bex, où elle allait mourir, revit une dernière fois l’homme dont l’amour avait été son tourment et sa gloire. La phrase des Mémoires de René où il rappelle cette suprême entrevue respire une certaine émotion, qu’on voudrait ne pas croire uniquement littéraire : « J’ai vu celle qui affronta l’échafaud d’un si grand courage, je l’ai vue, plus blanche qu’une Parque, vêtue de noir, la taille amincie par la mort, la tête ornée de sa seule chevelure de soie, je l’ai vue sourire de ses lèvres pâles et de ses belles dents, lorsqu’elle quittait Sécherons, près Genève, pour expirer à Bex, à l’entrée du Valais. »

Mais, peu d’années après, repassant par le même pays, voici tout ce que lui inspire l’évocation d’un si récent passé : « À Bex, tandis qu’on attelait à ma voiture les mêmes chevaux qui avaient peut-être traîné le cercueil de madame de Custine, j’étais appuyé contre le mur de la maison où était morte mon hôtesse de Fervacques. Elle avait été célèbre au tribunal révolutionnaire par sa longue chevelure. J’ai vu à Rome de beaux cheveux blonds retirés d’une tombe. » C’est tout. Comme sensibilité, on pourrait souhaiter mieux. Gardons-nous cependant des indignations excessives. Un geste discret de souvenir et un hommage à sa beauté, Delphine, en son vivant, n’aurait peut-être pas demandé davantage.

 

 

 

 

Marquis de SÉGUR,

Vieux dossiers, petits papiers,

5e édition, Calmann-Lévy.

 

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net