Léon Dierx

(1838-1912)

 

Notice biographique extraite de :

Gérard WALCH, Anthologie des poètes français contemporains, 1924.

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE. – Aspirations poétiques (1858) ; – Poèmes et Poésies (1864) ; – Les Lèvres closes (1867) ; – Les Paroles du vaincu (1871) ; – Poésies complètes (1872) ; – La Rencontre, scène dramatique (1875) ; – Les Amants (1879) ; – Poésies complètes, édition définitive, corrigée et augmentée [en 2 volumes] (1896).

Né en 1838 à l’île Bourbon (île de la Réunion), Léon Dierx vint achever ses études à Paris, où il suivit pendant trois ans les cours de l’École centrale des Arts et Manufactures. Il retourna ensuite à la Réunion, puis revint définitivement à Paris, où il fut l’un des habitués les plus assidus et les plus sympathiques du salon de son compatriote Leconte de Lisle, et l’un des intimes du maître. Son pur génie lui valut bientôt la profonde admiration des plus délicats, son caractère fier et simple le fit aimer de tous ceux qui l’approchèrent. Catulle Mendès a écrit de lui ces lignes définitives : « Lion Dierx, dont l’œuvre, considérable reste presque ignorée de la foule, dont le talent n’est estimé à sa juste valeur que par les artistes et les lettrés, est véritablement un des plus purs et des plus nobles esprits de la fin du XIXe siècle. Je ne crois pas qu’il ait jamais existé un homme plus intimement, plus essentiellement poète que lui. La poésie est la fonction naturelle de son âme, et les vers sont la seule langue possible de sa pensée. Il vit dans la rêverie éternelle de la beauté et de l’amour. Les réalités basses sont autour de lui comme des choses qu’il ne voit pas ; ou, s’il les aperçoit, ce n’est que de très haut, très vagues et très confuses, et dépouillées par l’éloignement de leurs tristes laideurs. An contraire, tout ce qui est beau, tout ce qui est tendre et fier, le mélancolie hautaine des vaincus, la candeur des vierges, la sérénité des héros, et aussi la douceur infinie des paysages forestiers traversés de lune et des méditerranées d’azur où tremble une voile au loin, l’impressionne incessamment, le remplit, devient comme l’atmosphère où respire heureusement sa vie intérieure. S’il était permis au regard humain de pénétrer dans le mystère des pensées, ce que l’on verrait dans la sienne ce serait le plus souvent, parmi la langueur éparse du soir, des Songes babillés de blanc qui passent deux à deux en parlant tout bas de regret ou d’espoir, tandis qu’une cloche au loin tinte douloureusement dans les brumes d’une vallée. »

À la mort de Stéphane Mallarmé (1898), Lion Dierx fut élu « Prince des Poètes », à la suite de deux enquêtes parallèlement menées par la Plume et par le Temps.

Il mourut à Paris le 11 juin 1912.

 

 

 

 

 

 

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