Je t’ai révélé

 

 

Je t’ai révélé, ma toute petite aînée,

le mystère saint de la graine en fleur,

... Et tu sais à présent

qu’une minuscule poupée de chair

– petite sœur ou petit frère encor –

arrondit ses bras potelés

lentement, bien au chaud, près du cœur de Maman !

 

– Car nous avons jugé trop belle

pour la défigurer en ta pensée toute neuve

par nos fables ridicules,

la Vérité de Dieu !

 

Pendant ma confidence, je t’observais :

Ta frimousse attentive n’a pas tressailli

de la moindre surprise...

– Peut-être, si proche encor

du Ciel d’où tu nous arrivas,

te souviens-tu d’avoir déjà connu ces choses ?...

– Et j’ai cueilli, dans tes yeux clairs,

un cher sourire attendri et mouillé...

 

Mais dans ton petit cœur de femme encor si neuf,

je sais qu’une veilleuse s’est allumée...

 

Je t’ai révélé le mystère saint

de la graine en fleur,

Et tu as compris, ma petite aînée

Comme les enfants sont bien, pour grandir,

Près du cœur de Maman !

 

 

 

Louise ANDRÉ-DELASTRE, Cantiques de femmes.

 

Recueilli dans Les poèmes du foyer.

 

 

 

 

 

 

 

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