Intimité

 

                                                                 À R... C...

 

 

Vous souvient-il d’un soir, d’un soir délicieux

Où, rythmés par le chant des orgues, dans la foule,

Sous les cieux étoiles, nos pas silencieux

S’égaraient, comme un flot calme et limpide coule ?

 

Et sans doute nos cœurs, au contact de ces chants,

Nos deux cœurs, pénétrés d’une douce harmonie,

Concevaient vaguement un monde aux feux mouvants,

Un monde où tout est rêve, où tout n’est qu’ambroisie.

 

Nos yeux, sans se parler, reflétaient nos pensers,

Et nous sentions parfois s’infiltrer en notre être,

Avec nos rêves purs étrangement bercés,

Un fluide innommé, que nul ne peut connaître.

 

Ce soir-là, vers le ciel déployant leur essor,

Nos cœurs, en un concert de musique divine,

S’envolèrent tous deux d’un triomphant effort

Vers ce monde idéal que l’amour illumine.

 

 

 

F. ATTALE.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1896.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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