Ô Dieu très humain

 

 

Ô Dieu très humain,

Puisqu’entre tes mains

J’ai déposé ma vie,

Ne me laisse pas,

Dirige mes pas,

À toi seul, je me fie.

 

Depuis mon enfance

Tu as ma confiance,

L’espoir qui ne se lasse,

Telle fils sur terre,

Implore son père,

J’ai demandé ta grâce.

 

Et même à cette heure,

Je ne puis, Seigneur,

Qu’avoir espoir en Toi.

À Toi confié,

Sur Toi reposé,

Et soumis à ta Loi.

 

Te servirait-il

Si, dans les périls,

Je succombe au danger ?

Moi que, par ton Fils,

Tu avais admis

Comme enfant adopté.

 

Or, écoute donc,

Pour ton grand renom,

Au sein de mes prières,

Montre ta bonté,

Répands tes bienfaits

Sur mon sort exemplaire.

 

Accorde tes dons,

Ta bonté, selon

Tout l’espoir mis en Toi ;

Bénis le destin

De qui craint ta main !

Prends ici soin de moi.

 

Comme tu projettes

Au printemps en fête

Ta rosée sur les fleurs,

Toutes tes bontés,

Laisse-les tomber

Sur ton vieux serviteur !

 

Que, jusqu’à la fin,

Son cœur reste plein

De joie, te magnifiant ;

Bénissant ton nom,

À tout horizon,

Très haut le proclamant.

 

J’écrivis ces vers

Face aux flots amers

De l’immense Océan,

En date du mil-cinq-

Cent et quatre-vingt-

Onzième jour de l’an.

 

 

 

Bálint BALASSI.

 

Traduction de László Pődör.

Adaptation d’Anne-Marie de Backer.

 

Recueilli dans Pages choisies de la littérature hongroise,

des origines au milieu du XVIIIe siècle,

Corvina Kiadó, Budapest, 1981.

 

 

 

 

 

 

 

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