Qu’on laisse maintenant en paix...

 

 

Qu’on laisse maintenant en paix

Mes vers devenir des cantiques ;

Je ne chanterai plus jamais

Sur les vieux thèmes poétiques.

 

Les dieux d’Hellas ont dû mourir

Devant le jeune Dieu que j’aime ;

David et Job ont fait pâlir

Le divin Homère lui-même.

 

Ne me demandez plus l’amour,

Celui qui torture et qui brise,

Et puissiez-vous connaître un jour,

Comme moi, la divine emprise.

 

Je ne chanterai plus jamais

Les douces chansons lydiennes,

Ni les souffrances que j’aimais,

Ni les voluptés anciennes ;

 

Qu’on me laisse en paix, dans ma paix !

 

 

 

Gabrielle BASSET D’AURIAC, La cellule fleurie,

À l’art catholique, Paris, 1928.

 

 

 

 

 

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