Pour l’ami défunt

 

 

À Moyse Raymond, Chanteur québécois.

 

 

Le poignard de l’angine a déchiré ton cœur,

Vieil ami qui m’aimas ainsi qu’on aime un frère...

De ce que je disais tu criais le contraire,

Dans nos joutes de mots restant toujours vainqueur...

 

Des doux fruits de ce monde ayant bu la liqueur

Comme un faible mortel heureux et débonnaire,

Par contre, tu souffris plus qu’un homme ordinaire

Les lourds malheurs du corps en narguant la douleur.

 

Mais nous le connaissons le secret de ton calme

Et pourquoi ton martyre a mérité la palme :

Tu gardas jusqu’au bout ton fier espoir en Dieu.

 

Et pour que ma chanson à ta voix s’égalise,

Toi qui, chantant si bien, chantais mieux au saint lieu,

Je te promets d’entrer plus souvent dans l’église.

 

 

 

Avila de BELLEVAL.

 

Quinze ans de poésie française à travers le monde,

Anthologie internationale,

textes rassemblés par J. L. L. d’Arthey,

France Universelle, 1927.

 

 

 

 

 

 

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