Ceux qui firent les cathédrales

 

 

Ceux qui firent les cathédrales

Où vient prier l’humanité,

Ceux qui firent les cathédrales

Avec du ciel et de l’éternité,

 

Des cryptes jusques aux pinacles

Des baptistères aux clochers,

Des cryptes jusques aux pinacles

Et des arcs-boutants aux anges nichés,

 

Tirant, hissant la pierre lourde,

Souffrant, mais le front radieux,

Tirant, hissant la pierre lourde,

Un reflet divin brillant dans les yeux,

 

Moines, bourgeois, manants ou maîtres,

Verriers, maçons ou compagnons,

Moines, bourgeois, manants ou maîtres,

– Qui se souvient encore de leurs noms ?

 

Grains de chapelet, grains de sable,

Mortels, c’est de l’immortel qu’ils ont su laisser.

– Heureux qui peut bâtir une œuvre impérissable,

Et, devant elle, s’effacer.

 

 

 

Colette BENOÎTE.

 

Extrait de Sortilèges Bleus, Éditions Cahiers Poétiques Français.

 

 

 

 

 

 

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