Pauper

 

 

Dans les plis de sa souquenille,

Il porte l’opprobre infini,

Pour les repus, il est chenille,

Larve, serpent, fantôme honni.

 

Avril en vain sous la charmille

Met la chanson, l’aube, le nid,

Jamais le grand rayon qui brille

N’atteint le cœur de ce banni.

 

Mais, parfois, las de son calvaire,

Sinistre, il pousse un cri de guerre

Et seul, sans pain, sans feu ni lieu,

 

Il domine la foule sombre,

Et dans le ciel projette l’ombre

De la justice du bon Dieu.

 

 

Émile BENOÎT.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1895.

 

 

 

 

 

 

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