Hymne en honneur de la Sainte Croix

 

 

Les étendards du roi s’avancent,

le mystère de la croix brille,

selon lequel le créateur de la chair, par la chair

a été suspendu au gibet. 

 

Ses entrailles fixées par des clous,

tendant les mains et les pieds,

pour la rédemption

ici la victime a été immolée ;

 

blessé en outre

par la pointe cruelle d’une lance,

pour nous purifier du crime,

il a dégoutté d’eau et de sang.

 

Est accompli ce qu’a chanté

David dans son chant fidèle

en disant aux nations :

Dieu a régné par le bois.

 

Arbre beau et brillant,

orné de la pourpre royale,

choisi comme une souche digne

de toucher des membres si saints.

 

Arbre heureux aux bras duquel

a été suspendu le prix du siècle,

il est devenu la balance de son corps,

et a enlevé le butin du Tartare.

 

Tu répands des parfums par ton écorce,

tu l’emportes par ta saveur sur le nectar,

agréable par ton fruit fertile

tu applaudis au noble triomphe.

 

Salut autel, salut victime,

gloire de la passion,

par quoi la vie a enduré la mort

et a rendu la vie par la mort.

 

 

 

BOÈCE.

 

Recueilli dans l’Anthologie bilingue de la poésie latine

La Pléiade, Gallimard, 2020.

 

 

 

 

 

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