Au philosophe

 

 

                                     Fais ce que dois, advienne que pourra.

 

 

Frère, la tâche est noble, à ta fière entreprise

Les grands cœurs sont unis, rangés sous ton drapeau,

Comme sous une égide, ils vont jusqu’au tombeau

Soucieux du devoir qu’aucun d’eux ne méprise.

 

Ta maxime est sacrée, ainsi qu’une devise

Elle est dans tous les cœurs qui sont épris du beau,

Elle plane éclatante au dessus du berceau,

Elle est près de la tombe où l’homme enfin se brise.

 

Seule, elle est immuable ici-bas où tout fuit.

Comme un divin flambeau dans le sein de la nuit

Elle brille à jamais pour éclairer le doute,

 

Et lorsque sur la terre il ne sera plus rien,

S’élançant jusqu’aux cieux, elle ira sur ta route

Vers Dieu se prosterner, et Dieu dira : « C’est bien. »

 

 

 

Paul BOISE, Étivey, 1898.

 

Paru dans La Sylphide en 1898.

 

 

 

 

 

 

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