Poète ?

 

 

Poète ? Oh ! je ne puis en avoir de superbe :

Le poème est en moi comme une fleur dans l’herbe,

          Il m’est venu d’ailleurs.

Il me traverse et va s’effeuiller dans les gerbes ;

Je ne suis que la terre où vient briller la fleur.

 

          Je ne suis que la page blanche.

Où s’écrivent les mots qu’un autre m’a soufflés ;

          Rien que l’arbre où l’oiseau se branche

Pour dire sa chanson avant de s’envoler.

Je ne suis que le sable arrosé par la source ;

Ou la vitre que l’or du soleil vient baiser.

 

Mais lorsque le soleil poursuit au loin sa course,

Et que la source claire a fini de jaser,

Lorsque l’oiseau s’envole au ciel qui le réclame,

Quand le mystérieux Maître ne dicte plus...

          Alors je retrouve mon âme

Terne, silencieuse, aride, et mon cœur nu.

 

 

 

Andrée BOURÇOIS-MACÉ,

Pétales d’heures,

Éditions de La Tour du Guet.

 

 

 

 

 

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