Quand tu n’as pas été sage...

 

 

Maintenant que je sais ce qu’est le cœur d’un père,

Ô Père, jamais plus je n’aurai peur de Vous !

Quand j’aurai mérité, mon Dieu, Votre colère,

Au lieu de fuir, sombre et boudeur, craignant les coups,

(Maintenant que j’ai vu de près le cœur d’un père)

Je Vous dirai : « pardon », grimpé sur Vos genoux.

 

Maintenant que je sais ce qu’éprouvent les pères

Vous dirai-je, Seigneur, que j’ai pitié de Vous ?

Mal payé de retour ainsi ! Quelle misère

Pour Vous, mon Dieu, d’avoir des enfants tels que nous :

Des ingrats oublieux !... Les pères de la terre

Ont-ils jamais songé que devant Vous ils sont

Plus décevants cent fois que leurs petits garçons ?

Et si fort plus aimés pourtant !... Ah ! si les pères

Osaient Vous regarder enfin comme un grand Frère

En tendresse et chagrin, en labeur et souci,

Comme ils Vous diraient bien leur « pardon », leur « merci » !

Comme ils Vous aimeraient, les pères de la terre,

S’ils comprenaient que plus qu’eux tous Vous êtes Père !

 

 

 

Andrée BOURÇOIS-MACÉ,

Pétales d’heures,

Éditions de La Tour du Guet.

 

 

 

 

 

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