Elle est morte...

 

 

Au livre de la vie, elle avait lu trois pages

Et sur la route humaine, elle avait fait trois pas...

Elle avait dans ce livre aperçu des images,

Qui pour elle, à coup sûr, avaient bien des appas,

 

Quand un ange, envoyé pour remplir des messages,

La ravit, en passant, aux pièges d’ici-bas.

Aurait-elle vécu parmi les vierges sages ?

Cet ange le savait... nous ne le savons pas.

 

Mais ce que nous savons, c’est qu’eux deux s’envolèrent ;

Vers le séjour d’en haut, ensemble ils s’en allèrent,

En laissant sur la terre une famille en deuil.

 

Le soir venu, l’enfant fut mise dans la tombe,

Et les femmes ont dit qu’une blanche colombe

Sortit, à ce moment, du fond de son cercueil.

 

 

 

Abbé Henri CALHIAT.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1895.

 

 

 

 

 

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