L’alouette

 

 

Du fond du sillon vert où se cache son nid,

L’alouette en chantant s’élance avant l’aurore ;

Elle monte, elle monte, et, quand le jour finit,

Au plus profond du ciel son chant clair vibre encore.

 

Au-dessus des coteaux que le pampre décore,

Loin, bien loin de la plaine où le froment jaunit,

Elle plane, invisible, et, de sa voix sonore,

Pour mieux parler à tous, va charmer l’infini.

 

Or, ce que dit ainsi sa chanson frémissante,

C’est par l’âpre labeur la force renaissante,

C’est du devoir rempli l’amour et la beauté.

 

Donc, pas de défaillance, et comme l’alouette

Souviens-toi de toujours célébrer, ô poète,

Le culte du travail et de la volonté !

 

 

 

Médéric CHAROT.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1892.

 

 

 

 

 

 

 

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