Les désastres

 

 

Sur nos murs écroulés, sur les débris des Arts,

Sur ces cendres encor qui brûlent nos paupières,

L’été, nous verrons seuls courir, parmi les pierres,

Les rayons du soleil et les jeux des lézards ;

 

Et, l’hiver, grelottant au coin des cheminées

Où ne flamberont plus ni bûches ni charbons,

Nos corps seront glacés par les vents furibonds

Et par le souvenir nos âmes consternées.

 

Mais qu’à ces sombres jours succèdent des jours pires,

Dans le pâle couchant des Extrêmes Empires,

Recréant, malgré l’Âge, harmonie et beauté,

 

Et toujours de Permesse enivrés, sublime onde,

Nous chanterons, penchés sur son crâne éclaté,

L’Esprit mystérieux qui travaille le monde.

 

 

 

Henry CHARPENTIER.

 

Recueilli dans Poètes contemporains :

Anthologie de 1900 à nos jours,

Firmin-Didot, 1938.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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