L’hirondelle

 

 

Dis-moi, légère hirondelle,

Quand le printemps renouvelle

La parure de nos champs,

De quelles terres lointaines

Reviens-tu, jusqu’en nos plaines,

Répéter tes jolis chants ? (bis)

 

L’an passé, quand la verdure

Se fanait par la froidure,

Tu nous faisais tes adieux :

Mais elle vient de renaître,

Et tu viens de reparaître

Avec ton babil joyeux.

 

Mais, dis-moi, dans ton voyage,

Quel guide fidèle et sage

T’a conduite en ton chemin ?

Dis-moi, gentille hirondelle,

Est-ce sa voix qui t’appelle

Et t’éveille au grand matin ?

 

Qui te montre la contrée

Où ta place est préparée,

Plus loin que la vaste mer ?

Qui te dit qu’en nos campagnes,

Nos hameaux et nos montagnes,

A fini le froid hiver ?

 

Je le sais, vive hirondelle,

C’est Celui qui renouvelle

Les ouvrages de ses mains.

Oui, c’est Dieu, c’est Dieu lui-même,

C’est le monarque suprême

De la terre et des humains.

 

C’est aussi ce Dieu tout sage

Qui ne m’a mis qu’en passage

Comme toi dans ces bas lieux.

Le temps fuit, et sur son aile,

Que guide ce Dieu fidèle,

Il m’emporte vers les cieux.

 

Vole donc, gaie hirondelle,

Quand la saison te rappelle,

Vole où tu vois ton bonheur.

Pour moi, loin de cette vie,

J’irai voir une patrie

Où tout doit être meilleur.

 

 

 

MALAN.

 

Recueilli dans

Recueil gradué de poésies françaises,

par Frédéric Caumont, 1847.

 

 

 

 

 

 

 

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