Dies Irae !

 

 

                                      Manducemus et bibamus cras enim moriemur.

 

 

Les pauvres en liesse auront des Balthasars !...

Leurs gars, près de l’église, en s’écriant : « Cocottes »,

Jetteront ricanants leur sébile aux dévotes...

Leurs filles n’iront plus se vendre aux lupanars !...

 

Mauvais riche, à toi l’or, les palais, les nectars...

Dès ce jour, c’en est fait des vœux que te marmotte

Le noir désespéré qu’éclabousse de crotte

Le trot de tes chevaux, la course de tes chars !...

 

Jouis jusque demain !... Tu leur as volé Dieu,

Il ne leur reste rien... hors le fer et le feu !

Ou la recette encor de la bombe assassine...

 

Et pour garder ton corps du banquet des corbeaux,

Quand ton chef roulera, froid, de la guillotine,

Ta fille embrassera le valet des bourreaux !...

 

 

Maurice CLAEYS.

 

Paru dans Durendal en 1894.

 

 

 

 

 

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