Prière sur la montagne

 

 

Que ne puis-je, un instant, me transformer en fleur !

Quel doux rêve, ô mon Dieu, pour l’âme qui vous aime,

De pouvoir exhaler, dans un transport suprême,

Un encens qui vous fût d’une agréable odeur !

 

Ne me retirez pas votre grâce, ô Sauveur !

Elle m’est nécessaire, hélas ! plus que l’air même...

Et si votre douceur ne me sert d’épithème,

Je crains que votre Esprit ne déserte mon cœur.

 

Que mon âme toujours reste à la vôtre unie !

Que votre amour divin, en lui donnant la vie,

L’attire jusqu’à Vous, chaque jour, pas à pas...

 

Mais si, pour obtenir cette faveur insigne,

Vous trouviez, ô Seigneur, mon cœur vraiment indigne,

Ah ! changez-le plutôt, mais ne le quittez pas !

 

 

Mme H. CONDAMIN.

 

Paru dans L’Année poétique en 1906.

 

 

 

 

 

 

 

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