Ève et Marie

 

 

Homme, qui que tu sois, regarde Ève et Marie,

Et comparant ta Mère et celle du Sauveur,

Vois laquelle des deux en est le plus chérie,

Et du Père Éternel gagne mieux la faveur.

 

L’une a toute sa race au démon asservie,

L’autre rompt l’esclavage où furent ses aïeux ;

Par l’une vient la mort et par l’autre la vie,

L’une ouvre les enfers et l’autre ouvre les cieux.

 

Cette Ève cependant qui nous engage aux flammes

Au point qu’elle est formée est sans corruption ;

Et la Vierge « bénie entre toutes les femmes »

Serait-elle moins pure en sa conception ?

 

Non, non, n’en croyez rien, et tous tant que nous sommes

Publions le contraire à toute heure, en tout lieu :

Ce que Dieu donne bien à la Mère des hommes,

Ne le refusons pas à la Mère de Dieu.

 

 

 

Pierre CORNEILLE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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