Annke de Tharau

 

 

Annke de Tharau, c’est celle qui me plaît,

C’est elle ma vie ma terre mon bien.

 

Annke de Tharau m’a donné son cœur,

À elle le mien, amour et douleur.

 

Annke de Tharau, mon fief, mon royaume,

Toi, mon âme, toi, ma chair et mon sang.

 

Que tous les tonnerres viennent nous frapper,

On est décidés à rester ensemble.

 

Maladie, prison, tristesse et souffrance

Ne feront jamais que serrer nos liens.

 

Comme un palmier monte au-dessus de soi

À mesure que grêle et pluie le cinglent :

 

Ainsi notre amour grandit, prend vigueur

Au milieu des maux, de toutes les peines.

 

Si tu devais par force me quitter

Pour aller vivre aux pays sans soleil,

 

J’irais te suivre à travers bois et mers,

À travers la glace, le fer, les combats.

 

Annke de Tharau, soleil, ma lumière,

J’attache ma vie autour de la tienne.

 

Tout ce que je veux, c’est toi qui le fais,

Si je ne veux pas, tu ne le fais pas.

 

Qu’est-ce que l’amour, à quoi rime-t-il

Où le cœur n’est un, la bouche, la main ?

 

Où l’on se torture, tabasse et chamaille,

Où l’on se conduit comme chat et chien ?

 

Annke de Tharau, ça n’est pas pour nous,

Tu es ma colombe, mon agneau, ma loutre.

 

Ce que je désire, tu désires aussi,

Tu portes la robe et moi le chapeau.

 

Nous voilà, Annke, mon plus doux repos,

Un seul corps une âme à partir de deux.

 

Royaume des cieux devient notre vie,

Ceux qui n’aiment pas s’en vont en enfer.

 

 

 

Simon DACH.

 

Recueilli dans Anthologie bilingue

de la poésie allemande,

Gallimard, 1993.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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