Portrait d’Orphée

aux murs des catacombes

 

 

Pour que la lyre éveille à l’harmonie

La corde au loin accordée à sa voix,

Pour que le signe asservisse à ses lois

L’ordre du ciel, et la mort, et la vie,

 

S’il a fallu cette pire agonie,

Cette autre chair sanglante, cette croix,

S’il a fallu l’extrême des effrois

Pour qu’avec moi je me réconcilie,

 

– Je sais que mon Rédempteur est vivant !

 

– Ah ! reconnais, Verbe fait chair, Mesure,

Dans cet effort, par qui se transfigure

L’horreur de vivre ou l’ombre qui m’attend,

 

Reconnais, Christ-Orphée, en ma poitrine

Du feu premier l’étincelle divine

Et, sur mon front, la marque de ton sang !

 

 

 

DANIEL-ROPS.

 

Extrait de Orphiques, chant VII, Guilde de l’Amitié.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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