Dans mon cœur, je trouve Dieu

 

 

L’espoir, la ferveur et la foi

Et l’immense besoin de croire

À l’aurore d’une victoire,

Je les porte ancrés en moi.

 

À tous les calculs réfractaire,

Ignorant du moindre compas,

Ma raison ne dépasse pas

Le cercle restreint de la terre.

 

Elle n’ajoute non plus rien

Aux simples choses que m’explique,

Sèchement encyclopédique,

Un clair esprit voltairien.

 

Mais qu’attendri je considère

L’impalpable vague d’azur

Qui soulève d’un frisson pur

Les embarquements pour Cythère,

 

Que l’amour soit cette prison,

La vérité ce bon remède

Et le mensonge la sœur laide

De la mort et de sa chanson,

 

La misère, cette auréole,

L’art, cet impôt sur la douleur,

Ce vagabond blessé, le cœur,

Et l’oubli cette cire molle,

 

Que la nuit soit ce songe bleu,

L’aube, ce retour qu’on espère,

Le temps, le secret du mystère,

Et, dans mon cœur, je trouve Dieu.

 

 

 

André DAVID.

 

Paru dans Gants du ciel

en septembre 1943.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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