Automnale

 

 

La blonde moisson à peine est coupée,

Et l’on voit jaunir le dôme des bois,

De brumes la terre est enveloppée ;

La blonde moisson à peine est coupée.

De concerts d’adieu, triste mélopée !

L’on n’entend partout que mourantes voix.

La blonde moisson à peine est coupée,

Et l’on voit jaunir le dôme des bois.

 

La treille s’agite au vent, dépouillée,

Les petits oiseaux y sont grelottants.

Ils l’ont, en partie, eux-mêmes pillée ;

La treille s’agite au vent, dépouillée,

Les gais bataillons de la gent ailée

Voleront tantôt vers d’autres printemps.

La treille s’agite au vent, dépouillée,

Les petits oiseaux y sont grelottants.

 

Gloire à vous, Seigneur, quand le soleil brille

De feux moins ardents au front des hivers,

Et lorsque à l’automne encore il scintille !

Gloire à vous, Seigneur, quand le soleil brille !

Sous les berceaux nus, plus de jeune fille ;

L’homme est mieux à vous, en ces deuils divers...

Gloire à vous, Seigneur, quand le soleil brille

De feux moins ardents au front des hivers !

 

 

 

Amédée DENAULT, Lueurs d'aurore.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net