Aux langues

 

 

LANGUE de la prière et langue de l’amour,

De la louange sainte et du pardon sublime,

Toi par qui le divin Maître enseignait un jour

Les huit béatitudes ; toi qui sur la cime

Des chants mélodieux proclame la splendeur

Des célestes Jardins où règne l’harmonie,

Ô langue douce et pure, ô langue de candeur.

                        Sois à jamais bénie !

 

Mais toi, qui par orgueil, osa crier à Dieu

Le mot de rébellion, ô langue audacieuse,

Langue qui prononça cet éternel adieu

Des anges condamnés ; langue fallacieuse

Qui valut aux fils d’Ève tant d’âpres douleurs ;

Langue du médisant, langue de l’hypocrite,

Semeuse de discorde et de sourdes rancœurs,

                        Sois à jamais maudite !

 

 

 

Alphonse DESILETS, Mon pays, mes amours, 1913.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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