Épitaphe

 

 

Passant, celle qui dort sous cette blanche pierre,

D’un sommeil éternel, loin des regards humains,

Mérite que d’un pleur se gonfle ta paupière

Et que sur son tombeau tu joignes tes deux mains.

 

Ses jours furent un vol d’oiseau dans la lumière ;

Son pas sut éviter la fange des chemins,

Et son cœur, revêtu d’innocence première,

N’a pas connu l’horreur des fautifs lendemains.

 

La mort que nous craignons ne fut pour cette vierge

Que le passage d’une berge à l’autre berge,

Où, des palmes en mains, l’attendait un ami.

 

Passant, fais que tes jours ressemblent à ses heures

Et tu t’envoleras aux célestes demeures,

Comme un oiseau, le soir, s’en retourne à son nid.

 

 

 

Alfred DESROCHERS.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net