Dis, douce Marie

 

 

Dis, douce Marie, avec quel amour

Tu regardas ton petit enfant, le Christ, mon Dieu !

Quand tu l’eus enfanté sans peine,

La première chose, je crois que tu fis

Fut de l’adorer, ô pleine de grâce !

Puis sur le foin, dans la crèche, tu le posas ;

Tu l’enveloppas dans quelques pauvres langes,

L’admirant et te réjouissant, je crois.

 

Oh ! quelle joie tu avais et quel bonheur

Quand tu le tenais dans tes bras !

Dis-le, Marie, car peut-être conviendrait-il

Que par pitié du moins, tu me satisfasses un peu.

Tu l’embrassais alors sur le visage,

Si je crois bien, et tu lui disais : « Ô mon petit enfant ! »

Tantôt enfant, tantôt père et seigneur,

Tantôt Dieu et tantôt Jésus, ainsi tu l’appelais.

Ô quel doux amour tu sentais en ton cœur.

Quand sur ton sein tu le tenais et l’allaitais !

Que de doux et suaves gestes d’amour

Charmaient tes yeux, quand tu regardais ton fils !

Si parfois dans le jour il s’endormait un peu

Et que tu voulusses éveiller ce trésor de paradis ;

Tu marchais tout doucement, tout doucement, pour qu’il ne t’entendît pas

Et tu posais ta bouche sur son visage,

Et puis tu lui disais avec un sourire maternel :

« Ne dors plus, cela te ferait mal. »

Fille du souverain Père,

Humble servante du Seigneur,

Très pieusement par Lui tu fus appelé « Mère ».

À cette seule pensée, le cœur se fond

À qui sent quelque douce étincelle

De cet amour, dont toujours je m’éloigne.

Va, ma chanson, vers Marie, notre chère avocate.

Agenouillée devant elle, prie-la pour moi

Afin qu’elle ne me soit pas trop avare de son fils,

Qui jamais ne lui refusa, ni ne lui refuse rien.

Et dis-lui : « Ah ! retiens, retiens pour jamais

Celui qui toujours s’éloigne de toi ! »

 

 

 

Jean DOMINICI.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net