L’espoir

 

 

Naissant avec la vie et cessant avec elle,

L’espoir au cœur humain est le plus cher trésor ;

Sans lui tout serait sombre, et l’avenir rebelle ;

Au voyageur tremblant n’offrirait aucun port.

 

Pour chaque nautonnier dont la barque est fragile,

Tout est fragile ainsi sur les écueils du temps,

C’est la plus belle étoile, et vers un sûr asile,

Son éclat sait guider malgré l’effort des vents.

 

Et, la nuit et le jour, la nature l’inspire :

La nuit par son silence et ses rêves d’amour ;

Le jour par ses rayons, ses beautés, son sourire ;

Et l’homme se nourrit d’espoir du jour au jour.

 

Le limpide ruisseau murmurant sur sa pente

En courant au grand fleuve où se perdra son cours,

Te chante, ô doux espoir, de sa voix chère et lente,

Comme mon cœur te chante, en te gardant toujours !

 

Oui, le ruisseau t’appelle en attendant que l’onde,

Qui coule sur son lit en vapeur monte au ciel ;

Et mon âme te prie en se disant : « Je fonde

L’amour du vrai bonheur dans un jour éternel. »

 

 

 

Louis-Joseph DOUCET, Ode au Christ

suivie de Pièces religieuses et patriotiques, 1910.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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