On dit

 

 

Marie, épandez vos cheveux :

Voici rire les anges bleus

 

Et dans vos bras Jésus qui bouge,

Avec ses pieds et ses mains rouges,

 

Et puis encor les anges blonds

Jouant de tous leurs violons.

 

Or c’est matin vert aux prairies

Et, Marie, regardez la vie :

 

Comme elle est douce infiniment

Depuis les arbres, les étangs

 

Jusqu’aux toits loin qui font des îles ;

Et, Marie, regardez vos villes

 

Heureuses comme des enfants

Avec leurs cloches proclamant

 

Les paix naïves d’évangile

Du haut de tous les campaniles

 

Dans l’aube en or aux horizons

Que saluent, Marie-des-Maisons,

 

Les miens des tâches coutumières

Et dévoués tout à la terre.

 

Mais lors chantez, gais laboureurs

De mon pays où le meilleur

 

Est Flandre douce aux alouettes

Et dont les voix de joie concertent.

 

Et passez au loin, les vaisseaux

Sur la mer qui rit aux drapeaux,

 

Car Jésus tend ses mains ouvertes,

Marie, pour embrasser la fête

 

Que fait le ciel au prime jour

Ici de soie et de velours.

 

 

Max ELSKAMP.

 

Recueilli dans À la gloire de la Belgique,

anthologie de la littérature belge, 1915.

 

 

 

 

 

 

 

 

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