À madame la vicomtesse de V. M.

 

 

Pour composer un diadème,

Le joaillier, maître en son art,

Assortit les gemmes lui-même,

N’abandonnant rien au hasard.

 

Puis, au sommet de la parure,

Il enchâsse le diamant

Le plus fin, de l’eau la plus pure,

Du suprême étincellement.

 

C’est ainsi que Dieu, qui vous donne

La jeunesse avec la beauté,

En complétant votre couronne, –

L’éternisa par la bonté.

 

Vous souriez ? Les dons de l’âme

Nous aident seuls à bien finir.

Le présent n’est pas tout, Madame :

Il faut affronter l’Avenir.

 

La bonté, c’est une semence

Que l’on jette au gouffre des temps.

Le grain tombé germe en silence

Et fait la moisson des vieux ans.

 

Le soir venu, quand la nuit passe

Emportant les bonheurs flétris,

C’est l’étoile au rayon vivace,

L’auréole des cheveux gris.

 

 

 

Jean ERDIC.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1891.

 

 

 

 

 

 

 

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