Le soir...

 

 

LE soir, quand on est seul à bâiller, qu’on s’ennuie

De n’avoir rien à faire ou de n’être pas deux,

Quelqu’un frappe à la porte – et la mélancolie

Se glisse dans la chambre à pas silencieux.

 

Le passé réparait et le présent s’oublie ;

Et la tête baissée et la main sur les yeux,

On se rappelle encor comme elle était jolie,

Du temps où grand bambin l’on était amoureux.

 

La flamme du foyer soudain s’est ranimée.

Si l’on fume, on dirait qu’à travers la fumée,

Un ange vient du ciel et nous prend dans ses bras.

 

 

L’on voudrait remonter sur les ailes du rêve,

Loin, vers les régions où le soleil se lève,

 

Mais la réalité survient qui ne veut pas.

 

 

Eudore ÉVANTUREL,

Premières poésies, 1878.

 

 

 

 

 

 

 

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