S’aimer

 

 

S’aimer, c’est tout d’abord subir la griserie

Du printemps, tout gonflé d’aromes et de fleurs,

C’est attacher son cœur au rythme des couleurs

Et vivre du matin au soir dans la féerie.

 

Plus tard, s’aimer, c’est se sentir l’âme assombrie

Quand les yeux de l’aimé se remplissent de pleurs,

C’est partager jour après jour toutes douleurs

Et toute joie aussi dont l’âme est attendrie.

 

Mais là n’est point encor le terme du chemin.

S’en aller deux à deux en se tenant la main

Cela peut aboutir au vide, à la matière...

 

Non : il faut voir plus haut. Il faut se sentir plein

D’un amour si puissant, si riche et si certain

Qu’il aille épandre au loin ses trésors de lumière.

 

 

 

Adolphe FERRIÈRE.

 

Quinze ans de poésie française à travers le monde,

Anthologie internationale,

textes rassemblés par J. L. L. d’Arthey,

France Universelle, 1927.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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