Par-delà le tombeau

 

 

Avenir, avenir, que serai-je pour toi ?

Tige sans rejeton, vers la mort je m’incline,

Sans qu’une bouche aimée, une bouche enfantine

                 Apprenne à te parler de moi !

 

Lorsque depuis longtemps mon corps sera poussière

Mon nom s’effacera dans le cœur des humains ;

Pas un seul petit ange en joignant ses deux mains

                 Ne le dira dans sa prière !

 

Sur mon tertre, couvert d’un lierre envahissant,

On ne verra jamais la guirlande fleurie

Qu’en souvenir pieux pour sa mère chérie

                 Dépose un fils reconnaissant.

 

Eh ! que me fait, à moi, l’oubli sur cette terre !

N’ai-je pas en la mort un avenir plus beau,

Puisqu’en l’Éternité, par delà le tombeau,

                 Dieu rendra l’enfant à sa mère ?

 

 

 

Mme Julie FERTIAULT, Le poème des larmes.

 

Repris dans La Tribune lyrique populaire en 1861.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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