La maison natale

 

 

À dix-huit ans, les yeux en larmes, j’ai quitté

Le modeste logis témoin de ma naissance,

De mes jeux enfantins, de mon adolescence,

Où la première fois l’amour m’a visité.

 

Depuis, cinq autres toits banals m’ont abrité ;

Mon cœur a, sous chacun, trouvé deuil et souffrance ;

J’ai pour eux de la haine ou de l’indifférence,

Le premier – le meilleur – est le seul regretté.

 

Heureux celui qui peut passer toute sa vie

Sans folle ambition, sans orgueil, sans envie.

Gardant avec respect les souvenirs anciens ;

 

Et, – quand sur lui la mort pose sa main brutale, –

Rendre le dernier souffle, environné des siens,

Consolé par la Foi, dans la maison natale.

 

 

A. FINK Aîné.

 

Paru dans La Sylphide en 1897.

 

 

 

 

 

 

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