Deux vieux

 

 

ASSIS près du feu qui flambe gaîment,

Tandis qu’au dehors souffle la tempête

Sur la cheminée appuyant sa tête,

Le vieux paysan songe tristement.

 

Devant un berceau l’aïeule répète

Un ancien refrain. Son regard aimant,

Où se lit parfois un vague tourment

Quittant l’enfant blond, sur l’homme s’arrête.

 

Et soudain des pleurs brillent dans ses yeux :

C’est qu’il est bien jeune ; eux ils sont bien vieux !

Pourtant pour l’aimer, il n’a qu’eux au monde.

 

Et l’aïeule tremble et souffre tout bas,

Ressentant au cœur l’angoisse profonde

D’abandonner seul l’enfant ici-bas.

 

 

A. FINK aîné.

 

Paru dans La Sylphide en 1897.

 

 

 

 

 

 

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