Les vrais pauvres

 

 

Dans la Bonne Nouvelle annoncée à la Terre

Par Jésus devant qui tout fléchit les genoux,

Un texte mémorable, imprégné de mystère,

Dit : vous aurez toujours des pauvres parmi vous.

 

Enfants pauvres pour qui la nuit morne est plus fraîche,

La couche misérable et les langes rugueux,

Sans rien qui leur sourie en un logis de gueux,

Parce qu’il plut au Christ de naître en une crèche.

 

Hommes pauvres pour qui la vie est sans faveur,

Et dont le front ridé du mal qui s’y reflète

Est souvent sans abri, parce que le Sauveur

N’avait pas une pierre où reposer sa tête.

 

Et parce qu’il complut au Christ de trépasser

Sur le bois de la Croix ouvrant au ciel ses branches,

Les yeux verront toujours de pauvres morts passer

Dans un humble cercueil formé par quatre planches.

 

Et malgré sa douceur et ses biens excellents,

La vie humaine en ses renouveaux que Dieu guide,

Parmi tous les trésors de l’Univers splendide

Engendrera toujours la race des dolents.

 

C’est un mystère, mais pour qui songe ou raisonne,

Ce mystère par la foi sainte est éclairci,

Et le sens en est que le Seigneur Christ, ainsi,

Perpétue â travers les siècles, sa personne.

 

 

 

Frédéric FLEURIOT-KÉRINOU.

 

Paru dans Le Spectateur catholique en juillet 1897.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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