Psaume des ailes

 

 

Comme l’aigle prisonnier je me tourne dans ma cage de chair et je crie !

 

Ô, l’enfant Icare rêvant, ébloui par la profondeur du jeune azur,

Poète infirme, tu ouvres de larges ailes dans l’espace, mais ne bouges point.

Plus doucement qu’une lyre chantant dans l’air bleu

Ton âme murmure le désir de la Lumière, si lointaine,

Mais ton cœur ne sait s’il faut pleurer ou prier.

 

Vers elle, la Beauté brûlante, aller comme à la mer, les bras ouverts !

Non ! ce que tu désires au delà de la Beauté, de la douce et terrible Beauté, c’est la Lumière,

L’indicible Lumière plus éclatante que mille ciels.

Patience, âme enivrée, tu seras unie au musical espace,

Nos fers brisés tinteront sur le sol dur.

Seigneur ! fortifiez ce cœur d’oiseau !

 

 

 

Pierre-Louis FLOUQUET

 

Extrait de Psaumes de l’Amour et de la Mort, Maison du Poète.

 

 

 

 

 

 

 

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