Dies irae

 

 

Jour de colère, ô jour où Dieu

Condamnera son œuvre au feu,

Témoin la Sibylle et l’Hébreu !

 

Quelle terreur agitera

L’Univers quand apparaîtra

Ce juge, qui le scrutera !

 

Sous les cieux, des bouches d’airain

Appelleront le genre humain

À son tribunal souverain.

 

La Nature et la Mort seront

Stupéfaites : les morts rompront

Leurs tombeaux et se lèveront.

 

Un vent de foudre, à ce moment,

Ouvrira le Livre enfermant

La matière du jugement.

 

Et dès lors tout sera fini :

Crime et mensonge au crime uni.

Chaque péché sera puni.

 

 

 

Alfred GARNEAU, Poésies, 1906.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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