Prière

 

 

Mon Dieu, vous qui voyez mon âme et sa misère,

Vous qui m’alourdissez du poids de trop de deuils,

Vous qui savez combien l’amour est nécessaire

À mon cœur altéré de fertiles orgueils,

Je viens vous demander d’écouter ma prière.

 

Pour dénouer mes mains faites pour enlacer,

Vous m’avez imposé le cloître et sa retraite,

En moi rien ne vit plus et, pourtant, je suis prête,

Si vous guidez mes pas trop enclins à glisser,

Plus près de vous, mon Dieu, de bénir ma défaite.

 

Dans le désert humain où je suis étranger,

Je ne vois alentour qu’abandons et désastre,

L’ombre de mes défunts, le vide, un ciel sans astre.

Dites-moi ! mon salut serait-il en danger !

Si ce n’est vous, mon Dieu, qui peut me protéger ?

 

 

 

GEORGE-DAY.

 

Extrait de Variations, Le Dauphin.

 

 

 

 

 

 

 

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