Effet d’automne

 

 

Les arbres dépouillés, sur le ciel, froidement,

Dentellent, dans la brume, en formes fantastiques,

De merveilleux vitraux d’anciens temples gothiques,

Ayant pour verrière un pâle firmament.

 

Les rameaux enlacés par un fol croisement,

Cisellent, dans le soir, des ogives rustiques,

Semblables à des nefs où montent les cantiques,

Que le vent, tel un orgue, entonne étrangement.

 

Sur le chemin givré, parvis sans fin qu’on foule,

Les feuilles mortes vont, comme une sainte foule,

Frissonnante d’extase, au tombeau de l’été.

 

Puis les grands vents d’automne, en leurs chants séculaires,

Exilant de la nuit la morne obscurité,

Allument dans l’azur tous les cierges stellaires.

 

 

 

Michel HELBRONNER.

 

Quinze ans de poésie française à travers le monde,

Anthologie internationale,

textes rassemblés par J. L. L. d’Arthey,

France Universelle, 1927.

 

 

 

 

 

 

 

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