Attends l’aurore

 

VEILLE

 

 

J’ai médité longtemps sur les fils de la terre,

Et, cherchant pour leur plaie un baume salutaire,

Je criai vers Celui que j’adore et je crains,

Qui fait jaillir l’Idée en nos sombres chemins.

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Invisible, la lune au ciel cherchée, éclaire,

Tel est l’amour divin, seul flot qui désaltère,

Que ne voient point jaillir les cœurs pesants, étreints

Par les impurs désirs, et les doutes humains !

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L’obscène chant se tait.... une heure avant l’Aurore

L’air calme attend.... un coq lance son chant sonore

Dans la cour j’entends l’eau goutte à goutte couler.

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Et l’ombre a tressailli... j’entends frémir des ailes

Je vois blanchir au ciel des aurores nouvelles,

Heure, en paix, dans l’espoir, tu peux te dérouler.

 

 

 

E. HOUARD, Une âme,

poésies posthumes : dernières pensées, 1891.

 

 

 

 

 

 

 

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