Sursum corda !

 

 

Que j’ai froid ! Que j’ai froid ! Pâle, le soleil fuit

Par delà le vallon.... Mon pas tremblant poursuit

De son dernier rayon la mourante caresse :

L’ombre ainsi qu’un linceul à mes côtés se dresse.

 

Oui, l’ombre à l’aile immense et noire qui sans bruit

Étouffe la clarté dans les plis de la nuit !

Du morne Ciel en deuil, nul regard ne s’abaisse

Pour réchauffer mon corps et l’air glacé m’oppresse.

 

Durant mon court passage, ainsi je t’ai cherché,

Ô pur rayon d’amour, mais tu fuyais sans cesse,

Et j’ai touché le fond de l’humaine tendresse,

 

Sous le poids du malheur à mes jours attaché !

– Puis j’ai connu la paix que donne la prière,

Et maintenant, je sais où trouver la lumière !

 

 

 

E. HOUARD, Une âme,

poésies posthumes : dernières pensées, 1891.

 

 

 

 

 

 

 

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