Golgotha

 

 

Qui donc là-haut gravit cette morne colline,

Les bras liés, courbé sous une lourde croix,

Mais le front rayonnant d’une splendeur divine

Telle que n’en ont pas les figures de rois ?

 

Et sur le haut du mont qui s’élève et s’incline,

Que voit-on se dresser comme des pieux tout droits,

Et dont l’ombre à l’entour, lugubre, se dessine ?

– Ce sont de noirs gibets et l’on en compte trois !...

 

L’Homme-Dieu va mourir ! – Silence, ciel et terre !

C’est le Seigneur qui va clore son Ministère

Et sceller de son sang ce qu’Il a tant rêvé...

 

Le soir étend son voile et le ciel devient pâle,

La plaine au loin frémit, retentit d’un long râle,

Le Grand Œuvre s’achève et le monde est sauvé !

 

 

 

Jean HUISLY.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1895.

 

 

 

 

 

 

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