Pharaon Akhenaton

 

 

Ils se sont aimés dès l’enfance,

        Les petits fiancés,

S’adorant toujours en silence,

Cœurs et doigts enlacés !

« – Tu dois devenir un grand Prince,

        Dit Pharaon,

Tu régneras sur la province,

Sur le Nil ridé de rissons !

Les fellahs courberont le front

Devant ta splendeur, ta puissance !

        Akhenaton !

Que l’Égypte soit ta passion... »

 

Le ciel couronne leur amour,

Plein d’un troublant mystère,

Reflétant la suite des jours,

        Leurs âmes de lumière...

Six enfants aux jolis yeux noirs,

        Dans les jardins,

Courent en riant jusqu’aux soirs !

Dans les cœurs a jailli l’espoir

D’un avenir paisible enfin !

Plus de famine au lendemain...

        Le Prince est bon !

Les dieux béniront la moisson !

 

Le soleil a baisé la terre

De ses rayons d’or pur !

La Reine que chacun vénère

        Va prier sous l’azur !

Akhenaton est un mystique ;

        Grand Pharaon,

Pour lui existe un dieu unique,

Le bel astre aux brillants rayons

Qui fait voler les paillons !

Épanouir les fleurs superbes !

        Tous, écoutons,

Sa voix qui frémit dans les herbes !

 

Cuirassé d’or, suivi des chars,

Acclamé par la foule,

Le Prince des blancs nénuphars

Voit le fleuve qui coule...

Là-bas dans la vallée des rois,

        La pyramide

Voit s’acheminer les convois...

Sur la vasque au jet d’eau limpide

Flottent des lotus tout dorés...

Au rendez-vous d’éternité,

        Ô Pharaon,

Le masque d’or ceindra ton front !

 

 

 

Geneviève JEAN, Les œillets du poète,

Aurillac, 1977.

 

 

 

 

 

 

 

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