Mon clocher

 

 

Ô mon humble clocher qui dresse dans la plaine,

Ton toit gris dépassant les prés verts et les bois,

Je te regarde hélas ! pour la dernière fois,

De la terrasse où je suis seule avec ma peine !

 

La vigne en palpitant trouble la paix sereine,

Comme un frémissement de tendresse et d’émoi,

Je sens tant de tristesse et tant d’amour en moi,

Que mon cœur s’est brisé comme une urne trop pleine !

 

Te contemplant ainsi, mon clocher, bien des fois,

Mon âme a fui très loin du songe qui déçoit...

Je ne le verrai plus et mon bonheur s’achève !

 

Mais quand ton angélus dans le calme du soir,

Sonnera doucement, je poursuivrai mon rêve,

Tu m’enverras de loin des paroles d’espoir !

 

 

 

J. JOANNARD.

 

Paru dans Les Causeries en 1927.

 

 

 

 

 

 

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