Chanson du petit pèlerin

à Notre-Dame de Montaigu

 

 

Ma bonne Mère, enfin, voyez, je suis venu !

Maintenant je suis près de vous à Montaigu,

 

Maintenant je vais vous dire de douces choses

Et vous offrir mon cœur comme un bouquet de roses.

 

Et certes, je vous fus un enfant peu soumis

Et je vous attristai par des pleurs et des cris.

 

Mais tout est oublié, car vous êtes si bonne,

Et je vois bien que votre bouche me pardonne.

 

Voici que vous m’avez habillé de printemps

Et que mon âme exulte en des nuées d’encens.

 

Ô douce Dame en or, quelles sont vos largesses !

Mon cœur est éperdu d’amour et d’allégresse.

 

Maintenant c’est Magnificat et joie en pleurs,

Et tous les anges font musique dans mon cœur.

 

Oh ! vraiment, non, ma bonne Mère, c’est trop d’aise !

Mon âme est en azur derrière les mélèzes.

 

Ma bonne Dame en or, ma douce Dame en or,

Je vous offre mon cœur et puis mon cœur encor.

 

Et voici que l’enfantelet, si frêle et rose,

Sourit, comme pour approuver toutes ces choses.

 

Or, enfin, concédez pour dernière faveur

Une chapelle avec des lilas dans mon cœur ;

 

Une chapelle en mois de mai à Vous dédiée,

Une chapelle toute tiède et parfumée,

 

Où brûleront des cierges roses nuit et jour,

Ma douce Dame en or qui souriez toujours !

 

 

 

Victor KINON.

 

Recueilli dans Rosa mystica :

Les poètes de la Vierge,

du XVe au XXe siècle, s. d.

 

 

 

 

 

 

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